- SOMMAIRE
Samedi 15 novembre 2003 N° 565/20587
- PHILIPPINES
: Imelda Marcos, la veuve de l'ancien
président déchu , Ferdinand Marcos (photo),
a comparu jeudi devant le tribunal
anti-corruption de Sandiganbayan. Mme Marcos
devait s'expliquer de son départ du pays et de
son séjour de plus d'un mois aux Etats-Unis et
en Europe en violation des restrictions de voyage
qui lui ont été imposées. Elle s'est
justifiée en déclarant être allée se faire
soigner dans ces pays. La justice l'accuse
purement et simplement d'avoir tenté de retirer
l'argent détourné déposé sur des comptes
bancaires à l'étranger. La Cour Suprême accuse
en effet la famille Marcos d'avoir acquis
illégalement quelque 680 millions de dollars.
Plus de détails : Les fonds confisqués de Marcos
pourraient être utilisés pour combler le
déficit budgétaire ; Ferdinand Marcos
- BANGLADESH
: Selon le quotidien "New Nation",
l'inspecteur général de la brigade de la prison
centrale de Dacca, le général Bazlur Rahman, a
révélé au cours d'une réunion du ministère
de l'Intérieur que 713 prisonniers étrangers
sont toujours incarcérés bien qu'ils aient
purgé leur peine. Ils ont été libérés mais
restent en prison car ils ne peuvent rentrer chez
eux n'ayant ni les documents ni l'argent
nécessaire. 1 449 prisonniers étrangers sont
pour l'instant détenus à Dacca.
- SRI
LANKA : La Norvège a annoncé
vendredi la suspension de sa médiation entre le
gouvernement et les séparatistes tamouls
jusqu'à ce que la présidente Chandrika
Kumaratunga et son Premier ministre Ranil
Wickremesinghe aient réglé leur différend.
- INDE
: Pour la première fois de leur
histoire, la Chine et l'Inde, qui ont toujours
connu des relations difficiles, ont débuté des
manoeuvres navales conjointes.
- RUSSIE
: L'organisation de défense des
droits de l'homme, Human
Rights Watch, a dénoncé jeudi dans un rapport (en
anglais) le traitement des soldats
de troupes au sein de l'armée russe déjà
fortement critiquée par la communauté
internationale pour ses exactions commises en
Tchétchénie. D'après ce rapport l'alimentation
et les soins dispensés aux soldats sont
nettement en-dessous des normes officielles.
Rachel Denber, directrice exécutive de la
division d'Europe et d'Asie Centrale d'Human
Rights Watch indique dans un rapport de 40 pages
que les jeunes recrues russes sont malades et
dénutris. Ils manquent de viande et de légumes
frais. La nourriture qu'ils reçoivent est de
pauvre qualité, souvent avariée ou infestée de
punaises. De violents bizutages empêchent
également les jeunes recrues d'avoir recours aux
services de santé. Les officiers supérieurs
harcèlent ou battent les soldats qui ont eu
accès aux soins. Il arrive même que les
officiers commandants et même les médecins
empêchent les demandes de soins médicaux. De
nombreuses jeunes recrues se sont suicidées
après avoir subi des traitements cruels de la
part de leurs supérieurs. Plus de détails : Russie : Sus aux objecteurs de
conscience ; Tu seras un homme mon fils ; Les petites mères ; ** Moscou a
officiellement protesté auprès de Londres suite
à la décision de la justice britannique de
rejeter la demande d'extradition d'Akhmed Zakaïev,
l'émissaire indépendantiste tchétchène et
conseiller de l'ex-président tchétchène Aslan Mashkadov, accusé
par Moscou "d'avoir participé à une série
d'actes terroristes, la plupart commis selon le
gouvernement russe lors de la première guerre de
Tchétchénie (1994-1996). Le juge anglais a
estimé que la demande "était politiquement
motivée, donc irrecevable". L'un des
principaux conseillers du président russe
Vladimir Poutine, Sergueï Iastrjembski, a
estimé que cette décision "porte
indéniablement préjudice à la coopération des
pays participant à la coalition
antiterroriste" à laquelle s'est jointe la
Russie après les attentats de septembre 2001 aux
Etats-Unis." Akhmed Zakaïev a été
arrêté en décembre 2002 à son arrivée à
Londres, après l'émission par la Russie d'un
mandat d'arrêt international. Il a été
libéré sous caution dans l'attente de l'examen
de la demande d'extradition.
- OSSETIE
DU NORD : La Cour suprême de
Vladikavkaz a condamné vendredi 7 combattants du
groupe du chef de guerre tchétchène Rouslan
Guelaïev à des peines allant de 10 à 15 ans de
prison pour terrorisme. Ils sont également
accusés de rébellion armée, de banditisme et
d'assassinats de soldats russes. En septembre
2002, des combattants tchétchènes étaient
entrés en Ingouchie, république frontalière à
la Tchétchénie, où de violents combats avaient
éclaté. 18 soldats russes et 100 combattants
avaient trouvé la mort.
- ISRAEL
: Fait exceptionnel, 4 anciens chefs
des services de renseignements (Shin Beth), Yaakov
Perry, Carmi Gilon, Ami Ayalon et Avraham Shalom,
ont critiqué lors d'une interview au quotidien
"Yedot Ahronot", la politique menée
par Ariel Sharon dans les territoires
palestiniens sous occupation israélienne,
estimant que "la poursuite de l'occupation
détruit le moral de la nation et mine
l'économie du pays. La poursuite de l'occupation
ferme toute perspective d'avenir pour les jeunes
générations". Pour eux, "les colons
doivent se préparer à l'inévitable, la fin de
l'occupation et le démantèlement des
implantations". Ils préconisent "le
démantèlement tout d'abord des colonies de la
bande de Gaza où résident 7 000 colons dans un
territoire surpleuplé de 1,2 millions de
Palestiniens" ajoutant que si "Israël
ne parvient pas à un accord avec les
Palestiniens, le retrait doit être
unilatéral". L'armée israélienne a
annoncé avoir procédé à "de grandes
manoeuvres près de la frontière avec le Liban
et la Syrie dans le cadre de ses préparatifs en
cas d'escalade militaire sur le front nord".
** La Cour Suprême
israélienne a, à l'unanimité des juges,
condamné la décision de censure de la
Commission israélienne du Film qui avait
interdit la projection du film "Jénine,
Jénine" du réalisateur Mohamad Bacri, tourné
au lendemain de l'opération de l'armée
israélienne "Tsahal" en Cisjordanie au
printemps 2002. Ce film fut censuré en France
par la chaine franco-allemande "Arté"
à la demande d'un groupe de pression juif
(lobby) obligeant la chaine culturelle à
déprogrammer le film à la dernière minute le
1er avril 2003.
- IRAK
: L'armée américaine a lancé de
nouveaux raids sur des sites où ont eu lieu des
attaques contre des soldats américains. Dans la
nuit de mercredi à jeudi, un hélicoptère de
combat a tué 7 civils irakiens, qui d'après un
communiqué militaire, s'apprêtaient à tirer
des roquettes contre une base militaire dans le
nord du pays. L'armée américaine a érigé dans
toute la capitale des murs de béton, des
clôtures de fils barbelés pour se protéger
alors que de nombreuses rues sont coupées. Des
avions F16 survolent chaque nuit à basse
altitude la capitale. ** Un soldat
américain a été tué vendredi et 2 autres
blessés par l'explosion d'une mine au passage de
leur convoi. ** Un
journaliste portugais a été enlevé et un autre
blessé à la frontière avec le Koweit. ** Un
collectif représentant 30 entreprises de presse
ont transmis au Pentagone un document par lequel
il exprime "sa consternation face aux
soldats américains de plus en plus agressifs
avec les journalistes en Irak" où
arrestations, confiscations de matériel,
violences physiques et verbales se multiplient à
l'encontre des journalistes. Le commandant
américain William Thurmond, responsable au
Centre d'information et de presse de la
coalition, a pour sa part indiqué que "des
recommandations transmises aux unités de la
coalition affirment explicitement que l'on ne
doit pas interférer avec le travail des
journalistes et que leurs caméras et leurs films
ne doivent pas être saisis" ajoutant
"être conscients que des éléments
individuels ne suivent pas ces consignes."
Plusieurs journalistes, notamment irakiens et
arabes, travaillant pour des médias étrangers,
affirment être souvent menacés lorsqu'ils
tentent de filmer les lieux d'une attaque de la
guérilla irakienne. Certains ont été arrêtés
et détenus durant de brèves périodes. Des
reporters rapportent avoir été victimes de tirs
de la part de soldats américains.
- ETATS-UNIS
: Le président Bush a reçu vendredi
à la Maison-Blanche le président italien, Carlo
Azeglio Ciampi. Le président américain a
réaffirmé que "Saddam Hussein sera
trouvé" ajoutant "Nous resterons
jusqu'à ce que nous ayons terminé notre travail
qui est celui d'un Irak libre et pacifique".
** Washington a réitéré
vendredi son refus d'adhérer au protocole de Kyoto pour
lutter contre les gaz à effet de serre et estime
que ce "texte est trop contraignant pour les
Etats-Unis et qui n'impose aucune restriction aux
pays en voie de développement".
- JAPON
: Le Premier ministre Junichiro
Koizumi a reçu vendredi le secrétaire d'état
à la Défense Donald Rumsfeld auquel il a
apporté tout son soutien en Irak confirmant
qu'aucune troupe japonaise ne serait envoyée
dans le pays dans l'immédiat. Environ un millier
de personnes a manifesté à Tokyo pour protester
contre la visite de Donald Rumsfeld et l'envoi de
troupes en Irak.
- FRANCE
: Le ministre des Affaires
étrangères Dominique de Villepin s'est
déclaré en faveur de la "constitution
immédiate en Irak d'une assemblée consultative
qui élirait un gouvernement provisoire dans le
cadre d'un processus d'urgence". ** Le
deuxième Forum social européen (FSE), qui
s'est tenu du 12 au 15 novembre à Paris,
Saint-Denis, Bobigny et Ivry-sur-Seine se
terminera par une manifestation où plus de 100
000 participants sont attendus dans la capitale. Voir notre édition de mercredi.
- ALLEMAGNE
: Les autorités ont procédé au
démantèlement de la première de leurs 19
centrales nucléaires, celle de Stade près de
Hambourg où la population n'était pas vraiment
en liesse, au contraire des Verts, la centrale
nucléaire générant des emplois pour de
nombreux sous-traitants. Ce chantier devrait
coûté 500 millions d'euros alors que la
construction n'atteignait pas 153 millions
d'euros. L'Allemagne est le premier et seul pays
industrialisé à renoncer à l'énergie
atomique. Toutes les centrales nucléaires du
pays seront arrêtées d'ici 2020. Le tiers de
l'énergie allemande est d'origine nucléaire.
- AUTRICHE
: Les 47 000 cheminots ont mis fin
vendredi à leur mouvement de grève nationale
débuté mercredi après avoir trouvé un
compromis avec le gouvernement.
- GEORGIE
: Les manifestations demandant la
démission du président Chevardnadze sont
quotidiennes depuis les élections du 2 novembre
dernier entâchée de "fraudes
massives" selon l'opposition et les
observateurs internationaux. Mikhaïl
Saakachvili, chef du Mouvement National, a
appelé la population "à arrêter de payer
les impôts et les taxes" et "les
fonctionnaires le travail". La Commission
électorale avait annoncé après le scrutin
qu'elle ne communiquerait les résultats
officiels que le 20 novembre. Le président
Chevardnadze qui avait tenté un dialogue avec
l'opposition a déclaré que "son pays
risquait de sombrer dans la guerre civile."
- ESPAGNE
: L'organisation de défense des
droits de l'homme Amnesty International a dénoncé
"l'expulsion de Marocains mineurs par les
autorités espagnoles" et s'est dite
"inquiète" des modalités de
rapatriement des mineurs qui sont discutées
actuellement entre le Maroc et l'Espagne. Esteban
Beltran, directeur d'Amnesty Espagne, a estimé
que "le gouvernement espagnol viole à la
fois ses obligations internationales et
nationales en expulsant des mineurs". Il a
rappelé "qu'aux termes de la convention
internationale sur les droits de l'enfant,
"un enfant qui se trouve dans un pays est
placé sous la responsabilité de son
gouvernement" et il ne peut être expulsé
sans que son accueil à destination soit
assuré".
- BOLIVIE
: Ouverture à Santa Cruz de la Sierra
à 900 km de la capitale La Paz du 13ème sommet
ibéro-américain en présence de 21 chefs
d'état et de gouvernement. Le secrétaire
général de l'ONU, Kofi Annan, invité
d'honneur, a appelé les participants "à
éradiquer l'extrême pauvreté. La démocratie
ne se limite pas à organiser des élections,
elle implique aussi des droits sociaux et
économiques pour les citoyens".
- HAITI : Une
étudiante de 21 ans qui rentrait de ses cours, a
été tuée jeudi aux Gonaïves à 150 km de la
capitale Port-au-Prince, d'une balle dans la
tête lorsque la police a dispersé en tirant des
coups de feu une manifestation de protestation
contre le président Aristide. Les manifestants
accusent le gouvernement Aristide d'être
responsable de la mort du chef du mouvement Front
de résistance anti-Aristide, Amiot Métayer, retrouvé
mort le 22 septembre dernier, le corps criblé de
balles.
La citation du jour : "Les
démocraties ne peuvent pas plus se passer
d'être hypocrites que les dictatures d'être
cyniques." Georges Bernanos Extrait de
"Nous autres Français"
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