SOMMAIRE
Mardi 15 mars 2005 981/22377

La Canadienne, Louise Arbour, aute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'hommeSUISSE : Les 53 membres de la Commission des droits de l'homme de l'ONU ont entamé lundi 14 mars 2005 leur 61e session annuelle, au Palais des Nations à Genève, pour examiner, jusqu'au 22 avril, les violations des droits de l'homme qui se produisent dans le monde. La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Louise Arbour, (photo), a déploré que "la commission n'a pas su remplir sa mission et doit changer d'approche pour mieux veiller au respect et à la défense des libertés". La commission de l'ONU est de plus en plus contestée pour ses critères d'admission. Plus d'un tiers des pays de la Commission sont dirigés par des gouvernements non-démocratiques. La Chine, Cuba, le Népal ou la Russie, membres de la Commission, ont été critiqués pour des atteintes au droits de l'homme. Louise Arbour, a par ailleurs rappelé que "l'obligation de respecter et d'assurer l'application des droits de l'homme incombait aux Etats" car "ce sont les Etats qui signent et ratifient les traités relatifs aux droits de l'homme". "Quand les Etats violent ces droits, soit directement du fait de leurs propres actions, soit indirectement en échouant à mettre en oeuvre les traités ou à contraindre d'autres entités à les respecter, ils en portent la responsabilité". Kenneth Roth, directeur de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HWR), dont le siège se trouve à New York, aux Etats-Unis, a indiqué que "La Commission est devenue un refuge pour des gouvernements comme le Soudan, qui devrait rester à quai plutôt que dans la plus haute instance des droits de l'homme de l'ONU" ajoutant "la Commission doit se préoccuper de la protection des droits de l'homme, plutôt que faire barrage aux critiques contre les (pays) membres auteurs de graves abus. Environ la moitié des membres actuels des pays participant à la session annuelle ne sont pas là pour promouvoir les droits de l'homme, mais pour les saper".
PAYS-BAS :
Accusé de 17 chefs d'inculpation pour crimes contre l'humanité et de 20 chefs de crimes de guerre contre des Serbes, Ramush Haradinaj ex-Premier ministre démissionnaire du Kosovo et ancien chef de la guérilla albanaise, UCK, l’Armée de libération du Kosovo, a plaidé non coupable ce lundi devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye.
ISRAEL/PALESTINE :
Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui a entamé dimanche une tournée au Proche-Orient, a rencontré à Jérusalem le Premier Ministre israélien Ariel Sharon et à Ramallah, après avoir déposé une gerbe sur la tombe du Président Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004 en France, le Président de l'Autorité Nationale Palestinienne, Mahmoud Abbas ainsi que le Premier Ministre palestinien Ahmad Qoreï et son Ministre des affaires étrangères Nasser Al-Kidwa. Après ces rencontres et après les développements positifs intervenus récemment dans la région, Kofi Annan a réaffirmé son espoir de voir s'établir un Etat palestinien, vivant côte à côte avec Israël, dans un avenir proche. Le secrétaire général de l'ONU s'est également rendu au siège de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), en Cisjordanie, pour rendre hommage aux membres du personnel tués pendant l'exercice de leurs fonctions et pour saluer Peter Hansen qui quitte ses fonctions de Commissaire général après 9 ans à ce poste. Il sera remplacé par Karen Koning Abuzaid. A Jérusalem, le Secrétaire général a rencontré lundi le Président israélien Moshe Katsav. Il assistera mardi aux cérémonies d'inauguration du nouveau musée de l'Holocauste au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, en présence de 15 chefs d'Etat et de gouvernement dont le Premier minstre français, Jean-Pierre Raffarin.
ISRAEL :
Lors de son conseil des ministres hebdomadaire, dimanche 13 mars 2005, le gouvernement d'Ariel Sharon a promis de démanteler les colonies sauvages installées après mars 2001 en Cisjordanie sans toutefois donner de calendrier et reporter la décision sur le sort des 81 autres implantations illégales. Dans le cadre de la "Feuille de route" (format pdf), plan de paix international élaboré par le quartet Etats-Unis, Union européenne, ONU et Russie, Israël s'est engagé à démanteler les avant-postes établis après l'arrivée au pouvoir du Premier ministre Ariel Sharon en mars 2001. Selon un rapport sur les colonies sauvages demandé par le gouvernement israélien, 24 ont été établies après cette date et 71 avant 2001. ** Le chef de l'armée israélienne, le général Moshe Yaalon, a annoncé dimanche à la radio après une rencontre avec le maire de Jérusalem, qu'Israël prévoit d'ériger avant juillet 2005 une barrière provisoire séparant Jérusalem de la Cisjordanie "où une partie permanente ne peut pas être construite pour le moment, essentiellement pour des raisons juridiques" ajoutant : "Nous installerons des barrières dans certaines zones, des routes de patrouille (...) jusqu'à ce que les procédures judiciaires soient achevées". La portion entourant Jérusalem, en particulier, est une question très sensible. Elle mesurera environ 70 mètres. Le no man's land qui sera ainsi créé sera surveillé notamment par un réseau de caméras ainsi que par des véhicules télécommandés. La clôture devrait être achevée avant le début de l'évacuation de la bande de Gaza et des 21 colonies israéliennes installées dans cette région, qui doit commencer à partir du 20 juillet 2005. La clôture existante avait été établie un an après les accords d'Oslo de 1993. Elle enferme presque hermétiquement les Palestiniens habitant dans ce territoire de 362 km2 et suit la ligne de cessez-le-feu qui prévalait entre le territoire israélien et la bande de Gaza jusqu'en juin 1967. Rappelons que la partie Est de Jérusalem traditionnellement arabe est un centre commercial pour les Palestiniens et la barrière empêcherait des milliers d'habitants de Cisjordanie de se rendre à leur travail, d'utiliser les services publics ou gagner les lieux saints de la ville. De nombreux recours ont été déposés par des Israéliens et des Palestiniens habitant les villages avoisinants qui estiment que la construction du mur viole le droit international. Plus de détails : Voir la carte du "mur de sécurité ; Le mur de la Honte ; Jérusalem : Création de ghettos palestiniens, expansion des colonies israéliennes ; Rapport du Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme, M. John Dugard, sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967, soumis conformément à la résolution 1993/2 A de la Commission des Droits de l'homme des Nations Unies - Août 2004 - ; Commission des Droits de l'Homme de Genève, 60ème session : Rapport Dugard ; Manifeste pour un juste règlement du conflit israélo-palestinien. Des Juifs de Belgique s'impliquent et s'expliquent ; Le mur israélien est illégal ; Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé - Communiqué de la Cour Internationale de Justice 9 juillet 2004 ; LIVRE : "Le Mur de Sharon", d'Alain Ménargues.
LIBAN : 800 000 personnes, selon certaines estimations, en l'absence de chiffre officiel, soit près du quart de la population, ont manifesté lundi dans les rues de Beyrouth la capitale pour demander le retrait des troupes syriennes de leur pays.
ALGERIE : L'Assemblée Populaire Nationale (APN) a approuvé la réforme du Code de la famille, qui date du 9 juin 1984, et a été voté notamment par les Islamistes modérés du Mouvement de la société pour la paix (MSP). De nombreuses organisations de défense des droits des femmes ont jugé "discriminatoire", la non abrogation par le Président Bouteflika de l'article qui oblige les femmes à demander l'autorisation d'un tiers, ou tuteur, pour se marier. Pour le MSP, "les amendements sont conformes à la Charia (NDLR. Loi islamique) et à notre société. Nous soutenons les droits des femmes mais il est nécessaire de maintenir le rôle du tuteur pour éviter la laïcisation de la famille algérienne". Selon la nouvelle loi, le tuteur pourra ne pas être un membre de la famille de la femme. Selon le nouveau code, les hommes ne pourront plus divorcer sans raison et donnera aux épouses divorcées le droit à une pension alimentaire et à un toit si elles obtiennent la garde de leurs enfants. La polygamie est maintenue, même si les hommes doivent en obtenir l'autorisation d'un magistrat.
SOUDAN :
Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires humanitaires Jan Egeland a annoncé lundi que "le conflit au Darfour a fait au moins 180 000 morts au cours des 18 derniers mois". L'ONU faisait jusqu'ici état en 2 ans de conflit de 70 000 morts.
SENEGAL :
Le président Abdoulaye Wade a procédé à un remaniement de son gouvernement marqué par le départ des ministres du parti de la Ligue démocratique (LD/MPT) du Professeur Abdoulaye Bathily, qui l'avait aidé à conquérir le pouvoir en mars 2000.
CHINE :
L'Assemblée nationale populaire (ANP) a adopté lundi une loi anti-sécession destinée à empêcher toute déclaration d'indépendance de Taïwan. Le texte adopté est controversé et très critiqué par la communauté internationale. Il prévoit le recours à la force si l'île de Taïwan déclare son indépendance. Pékin craint que l'île de 23 millions d'habitants ne cherche à créer un Etat distinct de la Chine continentale. Pour le Premier ministre Wen Jibao, "c'est une loi encourageant l'unification pacifique des 2 parties. Elle ne vise pas les habitants de Taïwan et n'est pas une loi de guerre".
TCHETCHENIE :
Les forces russes ont détruit à l'explosif lundi dans le village de Tolstoï-Iourt, au nord de Grozny, la capitale, la maison du chef indépendantiste, Aslan Maskhadov, tué lors d'une opération spéciale des services de sécurité mardi 8 mars 2005. Aucune explication n'a été fournie officiellement quant aux raisons de la destruction de cette maison qui, selon les médias russes, appartenait à un membre éloigné de sa famille. Moscou a rappelé qu'il ne rendrait en aucun cas le corps de l'ancien président tchétchène à sa famille indiquant qu'"Aslan Maskhadov est un terroriste" et que selon la loi antiterroriste le corps ne peut être remis aux proches et doit être enterré discrètement". Voir nos éditions du 9 mars (Russie) et 10 mars 2005 (Tchétchénie)
PANAMA : Lors de l'assemblée générale de la Société interaméricaine de presse (SIP, Sociedad Interamericana de Prensa) qui se tenait du 11 au 14 mars 2005 à Panama la capitale, cette dernière a publié son rapport dans lequel elle inclut les Etats-Unis dans la liste des pays américains qui violent la liberté de la presse pour emprisonner les journalistes qui refusent de révéler leurs sources. Approuvé par 350 propriétaires, directeurs et rédacteurs en chef de journaux du continent américain participants à l'assemblée, le rapport souligne que la guerre menée en Irak par les Etats-Unis, le renforcement des mesures de sécurité dans ce pays et les pressions pour identifier les sources confidentielles affectent la liberté de la presse. La SIP rappelle que le 7 octobre 2004, un juge fédéral américain a engagé des poursuites contre la journaliste Judith Miller du quotidien "New York Times" qui a refusé de révéler ses sources. Judith Miller attend les résultats de l'appel contre l'arrestation décidée à son encontre. Un autre journaliste, Matthew Cooper du magazine "Time", a été condamné à 18 mois de prison et à une amende de 1 000 dollars pour la même raison. Il a également fait appel. A Cuba, rappelle la SIP, le gouvernement de Fidel Castro "maintient depuis 46 ans un monopole à des fins propagandistes, rejette et réprime les expressions indépendantes et ignore les demandes internationales de libération de journalistes emprisonnés". 25 journalistes sont toujours détenus à Cuba, précise la SIP qui accuse aussi le président argentin, Nestor Kirchner "d'actes nuisibles contre la presse indépendante" et estime que la liberté d'expression "est sérieusement menacée" en Argentine. La SIP qualifie d'autre part la loi de responsabilité sociale de radio-télévision adoptée par l'assemblée nationale vénézuélienne de "loi scélérate qui étatise de fait le système de radio et de télévision, en contrôlant ses horaires, ses programmes et leurs contenus". Plus de détails : Le vrai visage de la Société interaméricaine de presse (SIP)
BRESIL : Le président du Tribunal suprême fédéral, Nelson Jobim, a contesté vendredi une nouvelle mesure du ministère de la Santé visant à élargir le droit à l'avortement aux femmes affirmant avoir été victimes de viol mais ne présentant pas de déclaration de police, comme l'exige une mesure introduite en 1998. Depuis 1940, l'avortement n'est autorisé au Brésil qu'en cas de danger pour la vie de la mère ou de grossesse résultant d'un viol. Le texte de la nouvelle mesure précise que les médecins "ne seront pas poursuivis en justice si la femme a menti sur le viol". Nelson Jobim estime que la "décision du pouvoir exécutif stipulant que telle ou telle personne n'est pas responsable devant la justice n'a pas de valeur". Les avortements clandestins sont actuellement la quatrième cause de décès chez les Brésiliennes. Le gouvernement avait lancé le 8 mars 2005, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, un plan destiné à faire baisser cette mortalité et prévoyant notamment la distribution gratuite aux adolescentes de la pilule du lendemain dans les dispensaires.




La citation du jour : "Celui qui a l'habitude du mensonge, a aussi celle du parjure". Cicéron


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