LES ARCHIVES 2003 DE LA COTE
D'IVOIRE
Vendredi 3 janvier 2003 : Les
autorités françaises ont exigé au président
Laurent Gbagbo, confronté depuis le 19 septembre
dernier à un soulèvement de nombreux militaires
qui ont pris le nord et l'ouest du pays, des
explications sur les bombardements lancés par
les troupes gouvernementales sur un village de
pécheurs, Ménakro, aux mains des rebelles et
qui ont fait 12 morts. Le nombre des blessés n'a
pas encore été communiqué. Paris a qualifié
de "intolérable et inadmissible "
alors qu'un accord de cessez-le-feu est en
vigueur entre les deux parties. Rappelons que les
troupes françaises sont chargées de maintenir
le cessez-le-feur et qu'ils sont accusés par les
rebelles de "faire le jeu du pouvoir".
Samedi 4 janvier 2003 : Le ministre
des affaires étrangères français, Dominique de
Villepin, est arrivé vendredi à Abidjan. Aux
termes d'une discussion avec le président
Gbagbo, ce dernier s'est engagé à faire
"respecter un cessez-le-feu intégral".
Empêché de sortir du palais présidentiel par
des centaines de manifestants, qui reprochent à
la France de "jouer le jeu du pouvoir",
il a été la cible de crachats et d'insultes.
Dominique de Villepin devrait rester jusqu'à
dimanche en Côte d'Ivoire avec pour ferme
intention de faire respecter le cessez-le-feu,
que les soldats français sont en charge de faire
respecter, autant par les forces du président
Gbagbo que par les rebelles qui contrôlent le
nord et l'ouest du pays. Rappelons que les
troupes gouvernementales ont bombardé Menakro
aux mains des rebelles faisant 12 morts parmi les
villageois.
Lundi 6 janvier 2003 : Rebelles et
troupes gouvernementales ont annoncé qu'ils
respecteraient le cessez-le-feu tant en disant
réciproquement "se méfier de la parole
donnée par l'autre camp". Les deux parties
belligérantes doivent se rencontrer le 15
janvier prochain à Paris pour tenter de trouver
une solution à une crise qui dure depuis le 19
septembre.
Mardi 7 janvier 2003 : Le ministre
français des affaires étrangères, Dominique de
Villepin, a annoncé lundi que le second parti
rebelle, le MPIGO, a annoncé sa participation à
la réunion prévue à Paris le 15 janvier
prochain entre les différentes parties en
conflit pour tenter de trouver une issue à la
crise. ** Les troupes françaises
ont été violemment attaquées lundi dans le
nord-ouest de Duékoué par les rebelles. 30
rebelles ont été tués et 9 soldats français
blessés dont un grièvement.
- Vendredi 10 janvier 2003 : Alors
que les deux mouvements rebelles, le
MPIGO et le MJP et leur participation à
la réunion entre les parties
belligérantes le 15 janvier à Paris,
approuvaient un accord de cessation des
hostilités, les forces gouvernementales
ont bombardé jeudi la ville de Grabo
dans le sud-ouest et aux mains des
rebelles du MPIGO faisant 15 morts parmi
les civils.
Samedi
11 janvier 2003 : Les forces gouvernementales
ont attaqué de nouveau vendredi deux villes dans
l'ouest du pays à la frontière avec le
Libéria. Face à cette attaque les rebelles du
MPIGO ont annoncé qu'ils se retiraient des
négociations de paix prévues à Paris le 15
janvier prochain. Les troupes françaises tentent
de faire respecter le cessez-le-feu et attendent
les troupes de maintien de la paix promises par
la CEDEAO. Sur les
1200 hommes prévus, seule une dizaine a pris
place sur le terrain.
Mardi
14 janvier 2003 : Les deux mouvements
rebelles, MPIGO et MPJ, ont signé lundi un
accord de cessez-le-feu. ** Selon le
HCR, les forces armées du président Gbagbo se
livrent à l'enrôlement de force des réfugiés
libériens qui seraient soumis au harcèlement.
Mercredi
15 janvier 2003 : FRANCE : Ouverture
à Paris du premier round de négociations entre
les parties en conflit en Côte d'Ivoire sous
l'égide de la France. Le président Gbagbo a
fait savoir mardi soir qu'il était prêt à
amnistier les rebelles mais qu'il était hors de
question de convoquer des élections anticipées.
Samedi
18 janvier 2003 : Alors que les négociations
de paix, qui se tiennent depuis mercredi à huis
clos près de Paris en présence de tous les
belligérants, des combats ont repris vendredi
dans l'ouest du pays malgré l'accord de
cessez-le-feu. Les parties en conflit se
rejettent mutuellement la responsabilité de ces
affrontements. Le HCR a par ailleurs commencé
à rapatrier plusieurs centaines de
ressortissants libériens installés dans l'ouest
du pays. Ils sont accusés par les populations
locales de soutenir la rébellion.
Mercredi
22 janvier 2003 : FRANCE : Les
négociations pour tenter de trouver une issue à
la crise qui dure depuis le 17 septembre en Côte
d'Ivoire ont fait un petit pas en avant : les
participants ont accepté de revoir le code
électoral et ont autorisé les candidats
souhaitant se présenter à la présidence à ne
pas être né de parents tous deux ivoiriens
comme le stipulait jusqu'à présent le Code,
mais avoir au moins un des parents ivoiriens.
Alassane Ouattara, chef de l'opposition, avait
été interdit de se présenter aux
présidentielles car né d'un seul parent
ivoirien.
Jeudi
23 janvier 2003 : Un militaire français a
été grièvement blessé mardi lors
d'affrontements avec les rebelles dans l'ouest du
pays, près de Duékoué. Il a été amputé d'un
bras.
Vendredi
24 janvier 2003 : Les autorités d'Abidjan
ont accusé jeudi que l'armée libérienne de
combattre aux côtés des rebelles ivoiriens dans
l'ouest du pays. Les militaires français ont
confirmé ces attaques perpétrées par "des
bandes incontrôlées venues du Libéria". FRANCE : Alors que
le président ivoiren, Laurent Gbagbo était
attendu jeudi soir à Paris pour participer aux
négociations inter-ivoiriennes à Marcoussis
près de Paris, la question de son maintien au
poste de président était abordée par les
différentes parties en conflit.
Lundi
27 janvier 2003 : FRANCE : Après 9
jours d'âpres négociations, à Marcoussis près
de Paris, un accord a pu être conclu samedi soir
entre le gouvernement ivoirien et les rebelles
qui sont en lutte depuis près de 4 mois. Cet
accord prévoit le maintien au pouvoir du
président Gbagbo et la formation d'un nouveau
gouvernement de réconciliation nationale
partagé entre tous les participants et les
rebelles qui ont obtenu des ministères
importants comme la défense, conduit par Seydou
Diarra qui fut premier ministre sous la junte
militaire de Robert Gueï de décembre 1999 à
octobre 2000. La France, l'ONU et la CEDEAO ont
appelé tous les belligérants à respecter et à
faire respecter ce plan. La Commission
européenne a alloué une aide de 400 millions
d'euros à la Côte d'Ivoire sur 5 ans "
seulement en cas de rétablissement durable de la
paix."Alors même que l'accord de
Marcoussis, près de Paris, était signé,
quelque 200 000 partisans du président Laurent
Gbgbo sont descendus dans les rues d'Abidjan,
capitale économique, pour protester contre cet
accord qui selon eux est "un coup d'état
institutionnel" et s'en sont pris aux
intérêts français. Une partie de l'armée
estime que cet accord "humilie les forces de
sécurité et de défense". De nombreux
bâtiments français, dont l'Ambassade de France,
ont été saccagés. Le président Gbagbo a
écourté son séjour en France et a lancé un
appel au calme.
Mardi
28 janvier 2003 : Malgré l'appel au calme
lancé par le président Laurent
Gbagbo, des centaines de ses
jeunes partisans ont une nouvelle fois attaqué
lundi à coups de pierres l'ambassade de France
à Abidjan pour protester contre l'entrée dans
le nouveau gouvernement de réconciliation
nationale des rebelles à des postes importants.
Mercredi
29 janvier 2003 : Les manifestations de
centaines de jeunes partisans du président
Gbagbo se sont poursuivies mardi à Abidjan pour
dénoncer l'accord intervenu ce week-end à
Marcoussis en France. Air France a suspendu
jusqu'à nouvel ordre ses vols à direction
d'Abidjan. Les organisations humanitaires et
notamment le HCR ont suspendu pour une durée
indéterminée mais "qui devrait être
courte" selon un porte-parole, toutes les
missions d'assistance humanitaire dans le pays en
raison du manque de sécurité des personnels sur
place. ** Des affrontements inter-ethniques ont
par ailleurs éclaté lundi à Agboville, à 80
km au nord d'Abidjan, entre deux ethnies rivales
qui ont attaqué les mosquées, églises et
temples. 10 personnes ont été tuées selon un
bilan provisoire. ** Le président français
Jacques Chirac a appelé le président Gbagbo à
respecter les engagements qu'il a pris ce
week-end à Marcoussis et partager le pouvoir
avec les rebelles à qui les postes clés de la
défense et de l'intérieur leur ont été
attribués.
Vendredi
31 janvier 2003 : Malgré l'accord signé le
24 janvier à Marcoussis, le gouvernement en
place et 5 partis politiques refusent de confier
les ministères de la défense et de l'intérieur
aux rebelles. Le président Gbagbo devrait
s'exprimer à la télévision en fin de semaine.
De nombreux Français travaillant pour de grandes
entreprises ont commencé à quitter le pays.
- Samedi 1er février 2003 : Des
jeunes "patriotes", opposés à
la présence des rebelles dans le nouveau
gouvernement d'union nationale, se sont
rassemblés jeudi sur l'aéroport
d'Abidjan pour empêcher les avions de
quitter ou d'arriver sur les pistes. 1000
ressortissants français sont restés
bloqués sur l'aéroport. Les jeunes
Ivoiriens ont lancé des slogans hostiles
à la France en lançant des pierres
contre les soldats français qui avaient
pour mission de protéger les
ressortissants français sur le départ.
Un soldat a été grièvement blessé au
visage par une pierre. Le ministère des
affaires étrangères français a appelé
tous les Français " dont la
présence en Côte d'Ivoire n'est pas
indispensable à quitter le pays."
Les écoles ont d'ores et déjà été
mises en vacances scolaires de février
avec 15 jours d'avance.
Lundi
3 février 2003 : Après la découverte
dimanche dans un bidon-ville d'Abidjan du corps
criblé de balles de l'acteur, humoriste et
membre de l'opposition d'Alassane Ouattara,
Kamara Yerefe, des milliers de personnes ont
manifesté dans les rues d'Abidjan pour protester
contre ce meurtre imputé "à des hommes en
uniforme, des gendarmes", selon des
témoins. La police a fait usage de balles
réelles pour disperser la foule. Une personne a
été tuée. ** D'autre part, un porte-parole du
président Gbagbo a déclaré qu'il "fallait
renégocier les accords de Marcoussis" et
"écouter la voix de la rue qui ne veut pas
que les postes clés de l'Intérieur et de la
Défense soient confiés aux rebelles". Un
porte-parole du MPCI (Mouvement patriotique de
Côte d'Ivoire) a déclaré que l'accord n'était
pas négociable.
Mardi
4 février 2003 : 6 à 8000 femmes ont
manifesté lundi devant l'ambassade de France à
Abidjan pour protester contre l'accord de
Marcoussis. Les ressortissants français
"non indispensables" commencent à
quitter le pays. Le président Gbagbo, qui devait
prononcer un discours à la nation dimanche, ne
s'est toujours pas présenté devant son peuple
depuis la signature de l'accord le 24 janvier
dernier.
Jeudi
6 février 2003 : De nouvelles manifestations
ont eu lieu mercredi à Abidjan pour protester
contre les accords de Marcoussis alors que le
président Gbagbo s'est rendu à Accra au Ghana
pour rencontrer le président Kufuor qui a pris
la présidence de la CEDEAO. Le Conseil de
Sécurité de l'ONU a par ailleurs placé la
Côte d'Ivoire sous "tutelle
internationale" en raison de la non
application par le président Gbagbo des accords
de Marcoussis qu'il a signés et a voté la
résolution 1464 qui autorise les forces de paix
ouest-africaines et françaises à assurer la
protection des civils. Cette résolution est
valable 6 mois.
Vendredi
7 février 2003 : Le président Gbagbo doit
faire vendredi son discours à la nation sur les
accords de Marcoussis et la crise ivoirienne. Les
3 mouvements rebelles ont tenu une réunion jeudi
à Man dans l'ouest du pays afin d'adopter une
attitude commune face à la position du
président Gbagbo.
Samedi
8 février 2003 : Deux semaines après la
signature des accords de Marcoussis, le
président Gbagbo est sorti de son mutisme et a
prononcé un discours à la nation vendredi soir
déclarant : J'accepte et je m'engage dans
l'esprit du texte de Marcoussis, je ne suis pas
un tricheur" évoquant toutefois des
"points de contradiction". Il a appelé
ses concitoyens à accepter cet accord.
Mardi
11 février 2003 : Lors d'une réunion à
Yamoussoukro rassemblant les chefs d'état de la CEDEAO (Ghana,
Guinée Bissau, Mali, Niger, Nigéria, Togo,
Sénégal) et le président Laurent Gbagbo,
Seydou Diarra a été chargé de former un
gouvernement d'union nationale comportant tous
les partis politiques en présence. Les rebelles
ont boycotté cette réunion arguant qu'ils ne
participent pas à "un réunion qui doit
réouvrir les négociations sur les accords de
Marcoussis" et ont lancé un ultimatum au
président Gbagbo lui laissant 4 jours pour faire
appliquer "à la lettre" les accords de
Marcoussis.
Jeudi
13 février 2003 : Le premier ministre Seydou
Diarra a entamé ses consultations en vue de
former son gouvernement d'union nationale,
conformément aux accords de Marcoussis du 24
janvier, avec un pouvoir partagé entre les
différents partis politiques.
Vendredi
14 février 2003 : Alors que le premier
ministre Seydou Diarra poursuivait jeudi ses
consultations en vue de former son gouvernement
de réconciliation nationale, le porte-parole des
rebelles du MPCI (Mouvement
Patriotique de Côte d'Ivoire) a indiqué que ses
troupes lanceraient une offensive sur Abidjan si,
et ce conformément aux accords de Marcoussis du
24 janvier dernier, les ministères clés de
l'Intérieur et de la Défense n'étaient pas
remis à son parti.
Mardi
18 février 2003 : Le président Gbagbo a
annoncé qu'il ne participera pas au 22ème
sommet France-Afrique qui se tiendra à Paris les
21 et 22 février à cause de la situation qui
prévaut dans le pays. Le premier ministre Seydou
Diarra n'a toujours pas formé son gouvernement
de réconciliation nationale.
Jeudi
27 février 2003 : Le président Gbagbo et le
premier ministre Diarra ont annoncé que la
composition du gouvernement de réconciliation
nationale était achevée ajoutant que les
ministères clés de la défense et de
l'intérieur ne seraient pas remis aux rebelles
du MPCI, mais à des personnalités neutres,
n'appartenant pas à un parti politique. Le
porte-parole du MPCI s'est dit opposé à cette
décision déclarant qu'il s'agissait d'une
violation de l'accord de Marcoussis du 24 janvier
dernier.
Vendredi
28 février 2003 : L'organisation de défense
des droits de l'homme Amnesty International a
publié mercredi un rapport selon lequel une
soixantaine de gendarmes et 30 de leurs enfants
ont été tués du 6 au 9 octobre dernier à
Bouaké et sa région, zone contrôlée par la
rébellion, alors qu'ils avaient déposé les
armes et hissé le drapeau blanc. Les rebelles se
sont dits "étonnés" par ce rapport et
"attendent les preuves fournies par
Amnesty" tout en affirmant que ce rapport
"était une diversion politique". La
Côte d'Ivoire a décidé de demander au Conseil
de Sécurité de l'ONU de saisir la Cour Pénale Internationale, ne
pouvant le faire directement car n'ayant pas
ratifié le traité fondateur de Rome.
- Lundi 3 Mars 2003 : Selon
les rebelles du MPIGO, Mouvement
Populaire Ivoirien du Grand Ouest, des
hélicoptères de combats de l'armée ont
bombardé samedi la ville de Bin-Houé
tuant 20 civils et en blessant plusieurs
dizaines d'autres. ** Le HCR a
annoncé dimanche avoir dépensé depuis
le début de l'année 700 000 dollars
pour assister les Ivoiriens qui fuient
vers la Guinée suite à l'instabilité
qui règne dans leur pays.
Samedi
8 Mars 2003 : Selon un porte-parole des
rebelles du MJP (Mouvement pour la Justice et la
Paix) qui contrôlent la ville de Man dans
l'ouest du pays, les troupes gouvernementales ont
lancé une offensive vendredi contre la ville de
Bongolo tuant au moins 200 civils. Les troupes
françaises, chargées de faire respecter le
cessez-le-feu, ont déclaré n'avoir aucune
information à ce sujet.
Lundi
10 Mars 2003 : L'armée française a
déclaré avoir découvert des corps de civils
tués lors d'une offensive vendredi contre la
ville de Bangolo. Les rebelles du MJP (Mouvement
pour la Justice et la Paix) ont affirmé que les
troupes gouvernementales aidées par des
miliciens libériens ont lancé une attaque qui a
fait au moins 200 morts parmi les civils.
Mardi
11 Mars 2003 : Selon des responsables
militaires et politiques, une soixantaine de
civils auraient trouvé la mort lors de combats
qui ont débuté vendredi à Bangolo dans l'ouest
du pays. Certains civils auraient été mutilés
et égorgés. ** Le premier
ministre Seydou Diarra a annoncé lundi que le
nouveau gouvernement de réconciliation nationale
serait probablement formé jeudi.
Vendredi
14 Mars 2003 : Le premier conseil des
ministres s'est tenu jeudi à Yamoussoukro en
présence des belligérants de la crise
ivoirienne, excepté les membres du MPCI et le
RDR d'Alassane Ouattara qui ont refusé d'y
participer en raison de violences dont ils ont
été victimes. La liste de la composition du
gouvernement n'est pas encore complète et n'a
pas pu être divulguée.
Samedi
29 Mars 2003 : L'ambassadeur d'Arabie
Saoudite à Abidjan, Mohamed Ahmed Rachid, a
été assassiné vendredi matin. Il a été
retrouvé mort dans la cage d'escalier du 15ème
étage de son immeuble "baignant dans une
mare de sang". Le gouvernement a condamné
"cet acte barbare".
- Vendredi 4 Avril 2003 : Les
ministres issus des partis rebelles du
MPCI, MPIGO, MJP et Forces Nouvelles ont
participé à Yamoussoukro pour la
première fois au 3ème Conseil des
Ministres du gouvernement de
réconciliation nationale après qu'ils
aient obtenu des garanties pour leur
sécurité et la mise en place d'un
important dispositif de protection.
Mardi
15 Avril 2003 : A Abidjan, 5 ministres
rebelles ont pris officiellement leur fonction
dans le nouveau gouvernement de réconciliation
nationale. Un important système de sécurité
avait été mis en place. 4 autres ministres sont
encore attendus.
- Mardi 29 Avril 2003 : Disparu
depuis plus de 3 jours, Félix Doh, chef
du principal mouvement rebelle MPIGO
(Mouvement Populaire Ivoirien du Grand
Ouest), ancien soldat de l'armée
ivoirienne, proche du général Robert
Guei, a été trouvé mort à la
frontière avec le Libéria. Il a été
abattu dans la nuit de vendredi à samedi
à Gbinta. Selon Guillaume Soro,
dirigeant du MPCI et actuel ministre de
la communication dans le gouvernement de
réconciliation nationale, il est tombé
dans une embuscade alors que son
mouvement menait une opération visant à
désarmer les mercenaires libériens et
sierra-léonais accusés d'exactions et
de violences à l'encontre des
populations civiles. Plusieurs rebelles
de son mouvement et des habitants de la
région ont affirmé que Félix Doh
était un agent double.
-
- Vendredi 2 mai 2003 : Le
gouvernement ivoirien et les 3 principaux
mouvements rebelles ont signé jeudi un
accord de cessez-le-feu intégral, avec
un arrêt immédiat des combats et le
désarmement des milices
"infiltrées" à la frontière
ivoiro-libérienne.
Lundi
5 mai 2003 : Après la signature
officielle d'un accord de cessez-le-feu
intégral, entré en vigueur samedi soir minuit,
entre le gouvernement et les 3 principaux
mouvements rebelles, les combats semblent s'être
arrêtés dans l'est du pays.
Mercredi
7 mai 2003 : Le président du Conseil
Economique et Social et ancien secrétaire
général du PDCI (Parti Démocratique de Côte
d'Ivoire), Laurent Dona Fologo, a annoncé la
création d'un nouveau parti, qui, selon les
propos de M. Fologo, "ne se veut pas un
parti politique, mais une fédération de partis
politiques rassemblant des membres de tout
bord". Ce parti nommé "Rassemblement
pour la Paix" (RPP) a pour but de
"briser le mur de méfiance" qui s'est
instauré entre les Ivoiriens depuis la crise du
19 septembre 2002 à la suite d'une tentative de
coup d'état contre le président Gbagbo.
Vendredi
9 mai 2003 : La Commission européenne a
alloué une aide de 6 millions d'euros (4
milliards de Francs CFA) afin d'acheminer une
aide alimentaire d'urgence à la population
ivoirienne, touchée par la crise du 19 septembre
2002 et qui ont dû fuir vers d'autres régions,
et mettre en place les infrastructures
d'approvisionnement en eau et d'installations
sanitaires.
Mercredi 14 mai 2003 : Le Conseil
de Sécurité de l'ONU a voté mardi une
résolution visant à la création d'une force de
maintien de la paix, la MINUCI (Mission des
Nations-Unies en Côte d'Ivoire). Les Etats-Unis
ont bloqué le projet initial d'envoi d'une force
conséquente en Côte d'Ivoire (255 personnes)
"au nom d'une gestion efficace des
ressources" humaines et financières. 26
officiers militaires et une équipe civile
réduite auront pour mission d'aider les
autorités ivoiriennes à mettre en place les
accords de paix de Marcoussis (près de Paris,
France) signés en janvier 2003 et faire
respecter le cessez-le-feu.
Lundi 19 mai 2003 : Des
combats ont repris dimanche dans l'ouest du pays,
dans la ville de Man, entre 2 chefs rivaux du
Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP). Les
populations civiles tentent de fuir les combats
ou se réfugient dans les églises ou les
hôpitaux.
Vendredi 23 mai 2003 : Une équipe
de militaires français est arrivée jeudi à Man
pour préparer la venue d'une force
d'interposition, composée de soldats français
et de la CEDEAO, entre les
rebelles du MJP (Mouvement pour la Justice et la
Paix) et les forces gouvernementales. Plusieurs
centaines de soldats doivent se déployer
prochainement près de Téapleu, afin de créer
une zone-tampon de 5 kilomètres.
Lundi 26 mai 2003 : Après la
création d'une zone-tampon de 5 kilomètres,
entre Téapleu et la frontière avec le Libéria,
et le déploiement des forces françaises tout le
long de cette zone de cessez-le-feu, le
commandant en chef de l'armée ivoirienne et les
chefs rebelles ont conclu dimanche un accord de
paix à Teapleu.
Lundi 16 juin 2003 : Les soldats
de la force d'interposition de l'ONU déployée
à Bunia ont été attaqués samedi par des
miliciens lendus. Le Conseil de Sécurité de
l'ONU les a autorisés par la résolution 1486 à
répliquer par la force. Des patrouilles
aériennes ont survolé la zone.
Mardi
1er juillet 2003 : Après la violente
agression dont avait été victime en fin de
semaine dernière, Guillaume Soro, ministre de la
communication issu des mouvements rebelles, le
mouvement rebelle des Forces Nouvelles a annoncé
qu'il se retire provisoirement du processus de
désarmement en cours et a déclaré l'état
d'urgence dans les zones qu'il contrôle.
Vendredi
4 juillet 2003 : 30 000 Libériens, qui
fuient l'insécurité dans leur pays, sont
arrivés jeudi dans la région de Tabou dans le
sud-ouest du pays, provoquant des heurts avec les
populations locales et des problèmes
humanitaires sérieux.
Samedi
5 juillet 2003 : Les forces
gouvernementales, Forces armées nationales de
Côte d'Ivoire (FANCI), et le mouvement rebelle
Forces Nouvelles ont annoncé vendredi, dans un
communiqué lors d'une cérémonie à Abidjan à
laquelle participaient le président Laurent
Gbagbo, les membres du gouvernement et les Forces
armées, qu'ils mettaient un terme à la guerre
qui les opposait depuis le 19 septembre 2002. Une
loi d'amnistie a été adoptée jeudi par le
gouvernement qui prescrit tous les crimes portant
essentiellement sur l'atteinte à la sûreté de
l'état et perpétrés à partir de cette date et
qui concerne essentiellement les militaires
(insubordination, désertion, abandon de poste).
Les violations des droits de l'homme et les
crimes économiques ne sont pas pris en compte
par cette loi d'amnistie.
Mercredi
9 juillet 2003 : Le président par intérim
de l'Union Africaine, Amara Essy, a
annoncé mardi qu'il retirait sa candidature à
la présidence de l'Union Africaine à la suite
de pressions de son gouvernement qui lui a
proposé de nouvelles fonctions. Plusieurs pays
africains sont opposés à la candidature de
Amara Essy, l'Afrique du Sud en particulier qui
lui "reproche de ne pas avoir géré
l'organisation avec efficacité." Ils lui
préfèrent l'ex-président malien Alpha Omar
Konare qui reste le seul candidat en lice.
L'élection du nouveau président de l'Union
Africaine sera votée lors du sommet de Maputo,
au Mozambique qui se tiendra des 10 au 12 juillet
prochain. Lire : le communiqué de M. Essy à la
suite de ce retrait ; Amara Essy, l'homme de la transition
entre l'OUA et l'UA.
Samedi
12 juillet 2003 : Médecins
sans Frontières s'est dit très inquiet de
la situation sanitaire qui prévaut dans l'ouest
du pays. La guerre civile qui déchire le pays
depuis 10 mois a soustrait la population civile
aux ressources alimentaires et aux services
sanitaires qui ont totalement disparu du fait des
pillages. Les enfants sont les plus touchés et
souffrent de malnutrition sévère. MSF a
installé des centres de nutrition
thérapeutiques pour pouvoir soigner les enfants
dénutris.
Vendredi
18 juillet 2003 : A l'issue de la visite du
premier ministre Seydou Diaria à Bruxelles,
l'Union européenne a adopté un plan de 30
millions d'euros sur 3 ans visant à financer la
démobilisation et la réinsertion des
combattants, la reconstruction des
infrastructures détruites pendant la guerre
civile (qui a déchiré le pays fin septembre
2002 et qui s'est terminée avec la signature des
accords de Marcoussis en France, le 24 janvier
2003) et assister les personnes déplacées et
démunies.
- Mercredi 6 août 2003 : Selon
un rapport publié mardi par
l'association de défense des droits de
l'homme, Human Rights Watch,
des milices et des mercenaires opèrent
toujours dans l'ouest de la Côte
d'Ivoire. Elle appelle le gouvernement à
procéder aux démantèlements des
milices constituées de civils et à
enquêter sur les exactions commises par
les forces de sécurité et les
mercenaires libériens. Voir le rapport
d'août 2003.
-
- Jeudi 7 août 2003 : Annulé
à deux reprises en raison de la guerre
civile qui prévalait depuis octobre 2002
dans le pays, la CEDEAO a annoncé qu'un
sommet ouest-africain sur la protection
des enfants devrait se tenir le 6
septembre à Dakar. ** Le
Parlement a adopté mercredi une loi
amnistiant toutes les atteintes à la
sécurité de l'Etat liées à la guerre
civile qui a déchiré le pays de
décembre 1999 à septembre 2002. Les
crimes économiques graves et les
violations graves des droits de l'homme
sont exclus de cette loi.
-
- Samedi 16 août 2003 : Après
la mort d'un chauffeur, tué par un
policier alors qu'il était au volant de
son véhicule, les transporteurs et
chauffeurs de taxi d'Abidjan ont entamé
une grève générale et ont bloqué de
nombreux quartiers de la ville. Les
chauffeurs sont souvent la cible de
policiers qui les rackettent. De nombreux
morts ont été recensés. Les chauffeurs
dénoncent le laxisme de la justice et le
manque de sanctions à l'encontre des
meurtriers qui sont souvent arrêtés
pour une ou deux semaines puis relâchés
et mutés dans une autre ville.
-
- Jeudi 21 août 2003 : Le
ministre de la défense a publié
mercredi un communiqué par lequel il
appelle tous les soldats et officiers
(environ 200) des Forces armées
ivoiriennes qui ont déserté lors de la
guerre civile qui a frappé le pays de
regagner leurs casernes. Il a précisé
qu'aucune action disciplinaire ne sera
prise à l'encontre des déserteurs.
- Mercredi 27 août 2003 : 2
soldats français ont été tués lundi
près de Sakassou dans le centre du pays
après une altercation avec des anciens
rebelles du MPCI, Mouvement Patriotique
de Côte d'Ivoire.
Jeudi
28 août 2003 : Des manifestations ont
éclaté pour demander la libération de
l'ex-opposant Ibrahim Coulibaly.
Samedi
30 août 2003 : Le général Abdoulaye
Coulibaly, ex-N° 3 de la junte du général
Robert Guei qui avait perpétré un coup d'état
le 24 décembre 1999 contre le président
Konan-Bédié, a été arrêté jeudi à Abidjan
à sa descente d'avion en provenance de Paris.
Une soixantaine de personnes, tant civils que
militaires, a été arrêtée dans le cadre de
l'enquête sur la tentative d'assassinat en
préparation contre le président Laurent Gbagbo.
Elle est le prolongement de l'arrestation en
France de l'ex-opposant Ibrahim Coulibaly et
d'une dizaine d'autres personnes. Des marches ont
été organisées dans les villes sous contrôle
des Forces Nouvelles (regroupement de 3
mouvements rebelles) pour demander la libération
d'Ibrahim Coulibaly et de toutes les personnes
arrêtées dans le cadre de cette affaire.
Interviewé à la BBC, Souleiman Coulibaly, un
des organisateurs de ces marches, se dit
convaincu qu'il s'agit "d'un complot monté
par le régime fantoche du FPI (Front
Populaire Ivoirien) et ses camarades du Parti
Socialiste français. Le FPI a programmé toute
cette machination pour piétiner les accords de Marcoussis et se
maintenir au pouvoir". Plus de détails : France - Afrique : les liaisons
dangereuses.
Jeudi 11 septembre 2003 : Après la
visite mardi du ministre de l'Agriculture du
Burkina Faso, Salif Diallo, la Côte d'Ivoire et
le Burkina Faso ont décidé de rouvrir leur
frontière commune qui avait été fermée il y a
un an à la suite de la guerre civile qui a
secoué la Côte d'Ivoire à partir d'octobre
2002. La Côte d'Ivoire avait alors accusé le
Burkina Faso de soutenir les rebelles qui
voulaient renverser le président Gbagbo.
Lundi 15 septembre 2003 : La ministre
de la Défense française, Mme Michèle Alliot-Marie, première
femme en France à accèder à ce poste, est
arrivée dimanche matin dans le pays pour une
visite de 48 heures. Elle a rendu visite aux 3
700 soldats français stationnés dans le pays
dans le cadre de l'opération
"Licorne". Lundi elle aura des
entretiens avec le premier ministre Seydou
Diarra.
Samedi 20 septembre 2003 : Commémoration
vendredi du 1er anniversaire de l'insurrection
qui a plongé "le pays le plus stable
d'Afrique" dans une guerre civile. Des
milliers de personnes ont été tuées dans les
combats entre forces gouvernementales et
putschistes. Le ministre de la Réconciliation
nationale, Sébastien Dano Djédjé a estimé que
"tous les Ivoiriens doivent déterminer les
causes qui ont entraîné la guerre et se
réconcilier avec eux-mêmes à travers le
dialogue".
Mercredi 24 septembre 2003 : Les
rebelles des Forces Nouvelles ont annoncé mardi
qu'ils suspendaient leur participation au sein du
gouvernement de réconciliation nationale
dénonçant "un processus de paix
factice" et "le blocage dans
l'application des accords de Marcoussis".
Samedi 27 septembre 2003 : Le ministre
des Petites et Moyennes Entreprises a été
radié de son mouvement, MPIGO (Mouvement
Populaire Ivoirien du Grand Ouest), pour avoir
participé au Conseil des Ministres alors que les
Forces Nouvelles avaient annoncé la suspension
de leur participation au gouvernement. Roger
Banchi se voit interdit l'accès aux zones qu'il
contrôle. Ce dernier a estimé que cette
radiation "visait à faire taire toute
opposition". Plus de détails : La chronologie de la crise en Côte
d'Ivoire ; Les différents mouvements rebelles.
- Jeudi 2 octobre 2003 : Après
avoir annoncé le 23 septembre dernier la
suspension de sa participation au sein du
gouvernement de réconciliation nationale
dénonçant "un processus de paix
factice" et "le blocage dans
l'application des accords de
Marcoussis",
au cours d'une conférence de presse à
Bouaké devant des chefs militaires, le
chef de l'ex-rébellion et ministre
d'État à la Communication dans le
gouvernement de réconciliation
nationale, Guillaume Soro, a
demandé mercredi la démission du
président Laurent Gbagbo,
"obstacle majeur aux accords de
Marcoussis" et le rappel de
l'ambassadeur de France à Abidjan
qualifié de "courtisan de Laurent
Gbagbo".
Vendredi
3 octobre 2003 : Plusieurs dizaines de
milliers de personnes sont descendues jeudi dans
les rues d'Abidjan pour dénoncer l'attitude des
ex-rebelles, qui ont quitté le gouvernement de
réconciliation nationale, et apporter leur
soutien au président Gbagbo. Paris a demandé
aux différentes parties impliquées dans le
conflit de respecter le calendrier prévu par les
accords de Marcoussis et notamment la tenue
d'élections générales en octobre 2005.
Jeudi
9 octobre 2003 : Les Forces Armées
Nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) ont appelé
le mouvement des Forces Nouvelles (ex rebelles)
"à renouer le dialogue avec elles"
faute de quoi "les FANCI en tireraient
toutes les conséquences et ne sauraient rester
longtemps sans réaction face à la partition de
fait du territoire national, aux exactions subies
par les populations prises en otage dans les
zones occupées et aux différentes attaques de
leurs positions".
- Mercredi 22 octobre 2003 : Le
correspondant de Radio France
International (RFI), Jean Hélène, a
été tué par balles mardi dans le
quartier général de la police à
Abidjan par un policier alors qu'il
s'apprêtait à interviewer 11 membres du
Rassemblement des Républicains (RDR), le
parti d'opposition de l'ancien Premier
ministre Alassane
Ouattara, qui ont été
arrêtés dans le cadre d'une enquête
sur un complot présumé visant à
assassiner plusieurs hauts représentants
du gouvernement. ** La
décision du Conseil des ministres du 16
octobre dernier visant à interdire toute
manifestation publique jusqu'en janvier
2004 a provoqué la colère des partis
politiques et des signataires du traité
de Marcoussis qui ont annoncé une
manifestation pour le 8 novembre prochain
pour dénoncer cette mesure. Plus de
détails : La chronologie de
la crise en Côte d'Ivoire ; Les différents
mouvements rebelles ;
Les accords de
Marcoussis.
Jeudi
23 octobre 2003 : Après l'assassinat mardi
soir, d'une balle dans la tête, du correspondant
de Radio France Internationale (RFI),
Jean Hélène (50 ans, de son vrai nom Christian
Baldensperger), qui attendait devant le quartier
général de la police à Abidjan pour
interviewer 11 membres du Rassemblement des
Républicains (RDR), parti d'opposition, en garde
à vue depuis vendredi, son meurtrier, un
policier, a été arrêté mercredi soir et
incarcéré. Il va être jugé devant un tribunal
militaire et encourt jusqu'à 20 ans de prison.
Le président Laurent Gbagbo a dénoncé "un
meurtre ignoble" et promis une enquête. En
visite au Mali et au Niger, le président
français Jacques Chirac a exigé des autorités
ivoiriennes "une justice exemplaire"
face "à cet abominable assassinat ".
Le secrétaire général de l'Organisation internationale de la
Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a estimé
que "cet assassinat, perpétré par un
policier en uniforme, est inacceptable,
insupportable, indigne d'un pays comme la Côte
d'Ivoire". L'organisation Reporters sans
frontières (RSF) a réclamé aux autorités
ivoiriennes "une enquête approfondie".
C'est la première fois qu'un civil français est
tué en Côte d'Ivoire depuis les troubles
politiques et militaires qui ont débuté en
septembre 2002 où de nombreux observateurs ont
dénoncé un "climat anti-français".
RSF a rappelé que "les médias français,
RFI en tête, n'ont cessé d'être accusés de
faire le jeu des rebelles. Les médias publics et
les quotidiens privés proches du pouvoir ont
accusé à plusieurs reprises des journalistes
étrangers, en les citant, d'être les complices
de la rébellion."
Vendredi
24 octobre 2003 : Après l'assassinat du
correspondant de RFI, abattu mardi soir par un
policier, le président Gbagbo a limogé le chef
de la police nationale, le général Adolphe
Baby. Le corps du journaliste français a été
rapatrié en France. Il sera inhumé lundi à
Mulhouse en Alsace.
Samedi
25 octobre 2003 : Dans une interview au
quotidien français "Le
Parisien-Aujourd'hui", le premier ministre
Seydou Diarra a fermement condamné le meurtre du
correspondant de RFI, Jean Hélène (voir notre édition du 23 octobre) le
qualifiant "d'acte odieux qui jette le
discrédit total sur notre pays".
Samedi
1er novembre 2003 : Le ministre de la
Sécurité Martin Bleou a annoncé vendredi à la
télévision publique qu'un complot visant à
tuer le cardinal Bernard Agre et d'autres chefs
religieux parce qu'ils veulent montrer
l'inefficacité et l'incapacité de
l'administration du président Laurent Gbagbo à
protéger la population, a été déjoué. Il a
accusé "les conspirateurs" de
"vouloir plonger la Côte d'Ivoire dans le
chaos".
Samedi
8 novembre 2003 : Des combats entre factions
rebelles ont repris dans le nord et l'ouest du
pays causant la mort d'une dizaine de personnes.
4 000 soldats français et 1 300 soldats
ouest-africains sont déployés en Côte d'Ivoire
pour contrôler les lignes de front qui séparent
les troupes gouvernementales et les rebelles
suite à l'accord de cessez-le-feu signé en
juillet dernier qui a mis fin à une guerre
civile débutée en septembre 2002 par une
tentative de coup d'état.
Vendredi
14 novembre 2003 : Le Conseil de Sécurité a
voté la résolution 1514 qui prolonge de 3 mois
jusqu'au 4 février 2004 le mandat de sa mission,
MINUCI. Il a
appelé toutes les parties à appliquer les
accords de Marcoussis.
Vendredi
28 novembre 2003 : L'organisation de défense
des droits de l'homme, Human Rights Watch, a
dénoncé mercredi "les milices
pro-gouvernementales ivoiriennes qui commettent
en toute impunité crimes et tortures à
l'encontre des populations civiles, dans les
régions ouest et sud-ouest du pays,
essentiellement des paysans immigrés d'Afrique
de l'Ouest du Burkina Faso" .
- Mardi 2 décembre 2003 : Plusieurs
centaines de jeunes partisans du
président Laurent Gbagbo ont violemment
manifesté devant la base militaire
française à Abidjan réclamant le
départ des forces françaises de Côte
d'Ivoire, après des affrontements entre
les forces françaises et les soldats des
forces armées ivoiriennes qui voulaient
entrer dans la zone démilitarisée dans
le centre du pays. 4 000 soldats
français et 1 000 soldats de la CEDEAO
(Communauté économique des Etats
d'Afrique de l'Ouest) sont déployés en
Côte d'Ivoire.
Mercredi
3 décembre 2003 : Le président Laurent
Gbagbo a rejeté mardi la démission de ses chefs
militaires estimant que "dans la situation
présente, la raison commande de maintenir
l'armée unie plutôt que d'en provoquer la
fracture". Un groupe de militaires avaient
pris d'assaut dimanche la Radio et la
Télévision Nationale ordonnant la démission de
leurs chefs militaires et le départ des soldats
français. De nouvelles manifestations de
plusieurs centaines de jeunes partisans du
président Laurent Gbagbo ont eu lieu mardi
devant la caserne des militaires français à
Abidjan leur ordonnant de quitter le pays. Les
forces ivoiriennes de police sont intervenues
dans l'après-midi pour disperser les
manifestants. L'association de défense de la
liberté de la presse Reporters
sans frontières (RSF) a dénoncé dans un communiqué : "Le
climat de haine et de tension entretenu par une
presse partisane (qui) met en péril la
sécurité des journalistes notamment
occidentaux. Le président Laurent Gbagbo n'a
jamais explicitement condamné les appels à la
haine de la presse qui lui est proche"
Jeudi
4 décembre 2003 : Un millier de jeunes
partisans du président Gbagbo qui manifestent
depuis 48 heures devant la caserne militaire des
troupes françaises à Abidjan ont entamé un
"sit-in pacifique" devant les
bâtiments. Ils réclament toujours le départ
des forces françaises du pays. Les écoles
françaises à Abidjan ont été fermées pour
raisons de sécurité.
Lundi
8 décembre 2003 : Afin de montrer leur
volonté de poursuivre le processus de paix, les
ex-rebelles des Forces Nouvelles ont libéré 40
soldats des forces gouvernementales prisonniers
depuis le début de la guerre civile en septembre
2002 dans la région de Korhogo.
- Mardi 9 décembre 2003 : Le
président Laurent Gbagbo a annoncé
dimanche qu'il se rendrait dans les
prochains jours à Bouaké, fief des
rebelles, pour annoncer la fin officielle
de la guerre.
-
- Samedi 13 décembre 2003 : Des
hommes armés non identifiés ont
attaqué des gendarmes ivoiriens en
faction devant la Télévision Nationale
à Abidjan dans la nuit de jeudi à
vendredi pour tenter de la prendre
d'assaut. Selon le Ministre de la
Défense, René Amani, il y aurait eu 19
morts, 18 assaillants et un policier
ivoirien.
Lundi
15 décembre 2003 : Les forces gouvernementales
et les ex-rebelles ont commencé à lever les
barrages routiers à l'entrée des villes et à
regrouper leurs armes lourdes et légères suite
à un accord signé le 10 décembre entre les
parties à Bouaké.
Jeudi
18 décembre 2003 : Le policier qui a abattu le
21 octobre dernier un correspondant de RFI (Radio
France Internationale), Christian Baldensperger,
alias Jean Hélène, va être jugé le 22
décembre prochain. Le procureur militaire Ange
Kessi a précisé que l'accusé était jugé
devant un tribunal civil pour "permettre au
public de suivre le procès." Voir notre édition du 22 octobre
2003.
Lundi
22 décembre 2003 : Le procès du policier, le
sergent Théodore Séry, qui a abattu le 21
octobre 2003 à Abidjan le correspondant de RFI,
Jean Hélène, (50 ans, de son vrai nom Christian
Baldensperger), a été reporté d'un mois. Le
procureur militaire d'Abidjan, Ange Kessi, a
expliqué que ce report avait été décidé
"en raison de la proximité des fêtes de
fin d'année" (voir notre édition du 23 octobre).
Mardi
23 décembre 2003 : Les ex-rebelles des Forces
Nouvelles ont annoncé lundi qu'ils reprendraient
leur place au sein du gouvernement de
réconciliation nationale. Ils l'avaient quitté
le 12 septembre dernier accusant le président Laurent
Gbagbo de bloquer l'application des
accords de Marcoussis signé en janvier 2003
près de Paris. Ce dernier a indiqué qu'il
suivrait "intégralement" tous les
termes des accords. Plus de détails : La chronologie de la crise en Côte
d'Ivoire ; Les accords de Marcoussis.
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