LES ARCHIVES 2003 DE LA GEORGIE
-
- Mardi 17 juin 2003 : La
police a saisi à Tbilissi à bord d'un
taxi deux petites caisses contenant des
substances radioactives (césium et
strontium). Selon la police, elles
étaient destinées à l'étranger pour
la fabrication de "bombes
sales". (Voir notre numéro
du 14 juin).
En juin 2002 l'AIEA s'était montrée
"très inquiète" après la
découverte de containers de strontium
90, matière radioactive très
dangereuse. Washington soupçonne la
Géorgie d'abriter des membres
d'Al-Qaïda et a envoyé dans le pays
plusieurs centaines d'instructeurs pour
initier la police géorgienne "à la
lutte contre le terrorisme".
-
- Mercredi 13 août 2003 : Après
l'attaque dont a été victime lundi
Alexander Valyukh, 1er secrétaire de
l'ambassade de Russie à Tbilissi, le
ministre russe des affaires étrangères
a protesté auprès des autorités
géorgiennes, demandé à ce que
"les auteurs de cette attaque soient
trouvés et punis comme il se doit et que
ce genre d'événements ne se
reproduisent plus dans le futur." M.
Valyukh a essuyé des tirs alors qu'il se
trouvait au volant de sa voiture. 3
hommes armés ont tenté de lui voler son
véhicule. Blessé lors de l'attaque le
diplomate a été conduit à l'hôpital.
-
- Mardi 19 août 2003 : Le
pays a été privé à près de 80 %
d'électricité lundi. Selon le ministre
de l'Energie, il s'agit d'un "acte
de sabotage sur des lignes à haute
tension dans l'ouest du pays". Le
courant a été rétabli progressivement.
Les pannes de courant sont fréquentes et
peuvent durer jusqu'à 5 jours de suite.
L'électricité est également rationnée
pendant l'hiver et ne fonctionne que 5
heures par jour.
Lundi
22 septembre 2003 : Le président Edouard Chevardnadze a refusé
de signer samedi une convention de coopération
entre la Géorgie et le Vatican destinée à
protéger la communauté catholique minoritaire
en lui donnant un statut juridique. L'Eglise
orthodoxe a fait part au président géorgien de
sa crainte "d'un éventuel prosélytisme
catholique". Le ministre des Affaires
étrangères du Vatican, Mgr Tauran, s'est dit
profondément déçu par ce refus et par les
fausses informations diffusées par l'Eglise
orthodoxe affirmant que "cet accord
prévoyait la conversion de toute la Géorgie au
catholicisme". Le président Chevarnadze
avait déjà signé le décret d'application.
Voir la biographie du président
géorgien.
Lundi 3 novembre 2003 : Les
élections législatives se sont déroulées
dimanche dans un climat de tension. L'opposition
a dénoncé des fraudes et "le peu de
sérieux dans les préparatifs de ces élections,
des listes électorales qui ne sont pas à jour
et ne permettent pas de tenir un scrutin fiable
et juste" et menacé de reprendre les
manifestations en cas de scrutin faussé. La
Commission centrale électorale avait accéléré
la révision des listes après que la femme du
Président Chevardnadzé ait constaté qu'elle
n'apparaissait pas sur les listes. La présidente
de la Commission a affirmé qu'une marge d'erreur
de 17 % est possible. Le Conseil de l'Europe
avait appelé "à un respect des normes
électorales européennes". D'après les
sondages, l'opposition devrait remporter ce
scrutin. Les Géorgiens désapprouvent le
président Chevardnadzé qu'ils accusent de
mauvaise gestion et d'immobilisme face à la
corruption au sein du gouvernement. L'OSCE et le
Conseil de l'Europe ont envoyé des observateurs
sur place. Déjà de nombreuses irrégularités
ont été constatées : plusieurs milliers
d'électeurs dans les zones où l'opposition est
majoritaire n'ont pas pu voter, leur nom ne
figurant pas sur les listes électorales.
Mardi 4 novembre 2003 : Selon des
résultats partiels après les élections
législatives de dimanche, le parti du président
Edouard Chevardnadze, "Pour une nouvelle
Géorgie", dirigé par Vaja Lordkipadnidze,
ancienne ambassadrice en Russie, serait en tête
du scrutin avec 24 % des suffrages. La coalition
d'opposition, "Mouvement national"
dirigée Mikhaïl Saakachvili, obtiendrait
environ 23% des voix. Le scrutin a été
invalidé dans 17 bureaux de vote. Un nouveau
vote sera organisé le 16 novembre prochain.
L'OSCE, qui avait dépêché 450 observateurs
pour surveiller le scrutin, a dénoncé de
"graves irrégularités qui "reflètent
un manque de volonté politique collective et de
capacités administratives pour organiser une
élection."
Mercredi 5 novembre 2003 : Environ 10
000 personnes ont manifesté mardi dans le centre
de la capitale Tbilissi pour protester contre le
résultat des élections législatives de
dimanche et accusé le président Edouard
Chevardnadze d'avoir commis des irrégularités
dans le scrutin. Les résultats définitifs ne
sont pas encore connus. Après le dépouillement
de plus de la moitié des bulletins, la coalition
pro-gouvernementale de l'ex-ambassadrice de
Russie, Vaja Lordkipadnidze, "Pour une
nouvelle Géorgie", obtiendrait 25 % des
suffrages suivie par la coalition de
l'opposition, "Mouvement national",
dirigée par Mikhaïl Saakachvili, environ 22%
des voix.
Jeudi 6 novembre 2003 : Les
manifestations se multiplient dans la capitale
Tbilissi où le président Edouard Chevardnadze a
déployé les forces de l'ordre. Mercredi,
plusieurs milliers de personnes ont demandé la
démission du président tandis que les partis
d'opposition demandaient à ce que l'on
"reconnaisse leur totale victoire aux
élections législatives de dimanche".
Samedi 8 novembre 2003 : Un groupe
armé d'une cinquantaine de personnes auraient
attaqué à la grenade et à l'arme automatique
un rassemblement d'un parti de l'opposition,
Mouvement National de Mikhaïl Saakachvili, à
Zougdidi dans l'ouest du pays faisant au moins un
blessé selon un premier bilan. Après le
dépouillement de 80 % des bulletins, la
coalition pro-gouvernementale du président
Edouard Chevardnadze serait en tête du scrutin.
Après cet acte de violence et des manifestations
à Tbilissi rassemblant plusieurs milliers de
personnes demandant la démission du président
Edouard Chevardnadze, ce dernier a lancé un
appel au calme.
Lundi 10 novembre 2003 : De
nouvelles manifestations rassemblant plusieurs
milliers de personnes se sont déroulées ce
week-end à Tbilissi pour réclamer l'annulation
du scrutin législatif du 2 novembre. La
Commission électorale a suspendu le décompte
des voix après plusieurs plaintes pour
irrégularités. Le ministre de la défense David
Tevsadzé a considéré que "la situation
était en pratique hors de contrôle." Le
président Edouard Chevardnadze a traversé
dimanche une manifestation et est allé
rencontré des membres de l'opposition pour leur
proposer des négociations.
Mardi 11 novembre 2003 :Les partis
d'opposition le Mouvement National (droite
radicale) de Mikhaïl Saakachvili et le Bloc
démocratique de Nino Bourdjanadzé et Zourab
Jvania, ont appelé lundi à la poursuite des
manifestations dans la capitale Tbilissi pour
demander la démission du président Chevardnadze
et l'annulation du scrutin du 2 novembre dernier
pour fraudes massives. Les autres partis
d'opposition, Parti du Renouveau, Parti
travailliste, Nouvelle droite et
"L'Industrie sauvera la Géorgie" se
sont dits opposés à la poursuite des
manifestations.
Samedi 15 novembre 2003 : Les
manifestations demandant la démission du
président Chevardnadze sont quotidiennes depuis
les élections du 2 novembre dernier entâchée
de "fraudes massives" selon
l'opposition et les observateurs internationaux.
Mikhaïl Saakachvili, chef du Mouvement National,
a appelé la population "à arrêter de
payer les impôts et les taxes" et "les
fonctionnaires le travail". La Commission
électorale avait annoncé après le scrutin
qu'elle ne communiquerait les résultats
officiels que le 20 novembre. Le président
Chevardnadze qui avait tenté un dialogue avec
l'opposition a déclaré que "son pays
risquait de sombrer dans la guerre civile."
Mardi 18 novembre 2003 : Alors que
les manifestations se poursuivent quotidiennement
pour dénoncer le scrutin législatif du 2
novembre dernier et demander la démission du
président Chevardnadze, ce dernier a déclaré,
lundi à Tbilissi, au cours d'une conférence de
presse : "Le mandat de mes fonctions de
président géorgien expirera en avril 2005. Je
ne me démettrai pas de mes fonctions avant cette
date".
Vendredi 21 novembre 2003 : La
Commission électorale a annoncé jeudi les
résultats des élections législatives du 2
novembre, donnant la victoire au parti au pouvoir
"Pour une nouvelle Géorgie" qui
obtient 21,32 % des voix et 38 sièges au
Parlement suivi du "Parti du Renouveau"
d'Adjarie Aslan Abachidzé, avec 18,84 % des
voix, et 33 sièges et du Mouvement national de
Mikhaïl Saakachvili, 18,08 % des voix et 32
sièges qui a "dénoncé un coup du
pouvoir" et "des résultats concoctés
dans le bureau de Chevardnadze".
L'opposition a d'ores et déjà contesté ces
résultats proclamés 3 semaines après le
scrutin.
Samedi 22 novembre 2003 : Les
Etats-Unis ont reconnu que "des fraudes
massives" et "des manipulations dans le
décompte des voix" ont bien eu lieu lors du
scrutin législatif du 2 novembre dernier. Le
secrétaire à la Sécurité nationale géorgien
a reconnu vendredi que les "élections du 2
novembre avaient été truquées" et
réclamé l'organisation d'un nouveau scrutin. Il
a déclaré : "La Géorgie connaît
aujourd'hui un vrai danger de bain de sang".
L'opposition a appelé ses partisans à marcher
sur la capitale Tbilissi pour demander la
démission du président Chevardnadze.
Lundi 24 novembre 2003 : Environ
3000 manifestants ont envahi samedi le palais
présidentiel à Tbilissi après avoir pris
d'assaut la Chambre basse du Parlement. Le
président Edouard Amvrosiyevich Chevardnadze a
dû quitter le bâtiment sous la protection de
ses gardes du corps. Dimanche il a annoncé sa
démission. Dans un discours à la télévision,
il a déclaré : "Je n'ai jamais trahi mon
peuple et j'ai décidé que je devais
démissionner". La présidente du parlement
sortant, Nino Bourdjanadze, assurera la
présidence par intérim. Des élections
présidentielles seront organisées dans les 45
jours. L'état d'urgence a été proclamé. Le
chef de l'opposition, (Mouvement national),
Mikhaïl Saakachvili, a salué "le geste
courageux" du président Chevardnadze.
"L'Histoire le jugera avec
bienveillance" a-t-il ajouté. ALLEMAGNE :
Les médias ont annoncé dimanche
que Berlin a offert l'asile au président
géorgien Edouard Chevardnadze. Le quotidien
"Der Bild" affirme que des proches du
président géorgien ont acheté une luxueuse
villa estimée à 11 millions d'euros dans la
région de Baden-Baden dans le sud du pays.
Mardi 25 novembre 2003 : Le ministre
de l'Intérieur, Koba Nartchemachvili, a donné
sa démission lundi. Le leader du Mouvement
national, Mikhaïl Saakachvili, a annoncé qu'il
déposait sa candidature pour les élections
présidentielles qui devront se tenir, selon la
constitution, dans les 45 jours après la
démission du président Edouard Chevardnadze.
L'Union européenne a dépeché à Tbilissi son
représentant spécial pour le Caucase du Sud, le
Finlandais Heikki Talvitie, avec pour but
"d'entretenir de bonnes relations avec une
Géorgie démocratique et pacifique".
Mercredi 26 novembre 2003 : La Cour
suprême a annulé mardi le scrutin législatif
du 2 novembre entâché de fraudes. Le
parlement a fixé, avec 155 voix pour et 14
abstentions, au 4 janvier prochain les élections
présidentielles anticipées. La date des
législatives devrait être fixée dès mercredi.
La présidente par intérim, Nino Bourdjanadze, a
levé l'état d'urgence instauré après la
démission du président Edouard Chevardnadze.
Jeudi 27 novembre 2003 : L'opposition
a annoncé mercredi qu'elle présentera un
candidat unique à la présidentielle anticipée
du 4 janvier 2004 en la personne du leader du
Mouvement national, Mikhaïl Saakachvili, 35 ans,
avocat formé aux Etats-Unis.
- Lundi 1er décembre 2003 : Le
président Chevardnadze qui a donné sa
démission la semaine dernière après
des manifestations de protestation contre
sa politique et le résultat des
élections législatives du 2 novembre
contesté par l'opposition, a appelé le
gouvernement provisoire à ne "pas
conduire le pays au chaos". Dans une
interview publiée dimanche par le
journal israélien "Yediot
Ahronot", il a accusé le
milliardaire américain George Soros
"d'être l'un des principaux
malfaiteurs qui avaient conduit au
changement de la direction en
Géorgie." et d'avoir financé, par
le biais de sa fondation, le soulèvement
populaire ayant conduit à sa démission,
comme ce fut le cas en Yougoslavie avec
la démission de Slobodan Milosevic en
2000.
Mercredi
3 décembre 2003 : Le délai imparti pour le
dépôt des candidatures à l'élection
présidentielle du 4 janvier 2004 a échu. 15
candidats ont été enregistrés par la
Commission électorale. Mikhaïl Saakachvili, 35
ans (avocat à New York, de retour en Géorgie en
1995, ancien ministre de la justice), chef du
parti d'opposition Mouvement National, à
l'origine de la démission volontaire du
président Chevardnadzé, a demandé à ce
dernier de quitter le pays avant le déroulement
des présidentielles.
Vendredi
5 décembre 2003 : Selon le ministre de
l'Intérieur, Guiorgy Baramidze, une bombe a
explosé jeudi dans les locaux de la Télévision
Nationale ne faisant aucune victime mais des
dégâts matériels importants. Le ministre a
indiqué qu'il s'agissait "d'un acte
politique" à l'approche des élections
présidentielles du 4 janvier 2004. ** Washington
a annoncé octroyer une aide de 7 millions de
dollars à ce pays : 5 millions à titre d'aide
financière d'urgence et 2 millions
supplémentaires pour aider la population à se
chauffer cet hiver.
Samedi
6 décembre 2003 : Mikhaïl Saakachvili,
avocat new yorkais, chef du parti du Mouvement
national de Géorgie, a lancé officiellement sa
campagne pour les élections présidentielles du
4 janvier 2004. ** En visite
à Tbilissi, le secrétaire d'état américain à
la Défense Donald Rumsfeld a appelé la Russie
à retirer ses troupes du pays conformément à
l'engagement pris en 1999 à Istanbul. Rappelons
que la Géorgie est un point stratégique pour
les Etats-Unis, un oléoduc, long de 1 740
kilomètres, qui ira jusqu'à Ceyhan, port turc
sur la Méditerranée, via Tbilissi, doit
traverser la Géorgie et transporter le pétrole
de la mer Caspienne vers les pays occidentaux.
Plus de détails : L'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan
(BTC) met en danger les populations et
l'environnement
Lundi
15 décembre 2003 : Les bâtiments d'une
société de téléphonie mobile appartenant au
beau-fils du président démissionnaire Edouard
Chevardnadze ont été touchés par une
explosion. Il n'y aurait aucune victime mais des
dégâts matériels importants.
Mardi
30 décembre 2003 : La chaîne de télévision
indépendante, Roustavi 2, a été attaquée à
la roquette dans la nuit de dimanche à lundi. Il
n'y aurait eu aucune victime. Elle avait
ouvertement soutenu, lors du mouvement de
protestation qui avait conduit à la démission
du président Edouard Chevardnadze le 23
novembre, le parti du Mouvement national de
Géorgie et son chef, l'avocat new-yorkais,
Mikhaïl Saakachvili.
Retour
Géorgie
Retour
sommaire