- Jeudi 22 janvier 2004 : Les
69 journalistes et employés du quotidien
indépendant, "Al Ayyam",
suspendu depuis décembre 2003, accusé
de "menacer la sécurité et la
stabilité" du pays pour avoir
notamment publié des articles sur les
troubles dans la région du Darfour qui
opposent le gouvernement au mouvement
rebelle de l'APLS (Armée Populaire de
Libération du Soudan) ont adressé un
message au président Omar el-Béchir,
aux ministres, aux députés, aux
syndicats et organisations de défense
des Droits de l'homme par lequel ils
affirment avoir "considérablement
souffert de la suspension du journal pour
laquelle nous ne voyons aucune
justification légale ou
constitutionnelle".
Samedi
24 janvier 2004 : Selon le HCR, et malgré le processus
de paix en cours entre les rebelles de la SPLA (Armée Populaire de
Libération du Soudan) et le gouvernement visant
à mettre un terme à une guerre civile qui
oppose depuis 1983 le nord arabo-musulman au sud
à majorité chrétienne et animiste, a fait
environ 1,5 million de morts et quatre millions
de déplacés, les combats continuent
principalement dans la région du Darfour. En une
semaine, 15 000 personnes ont fui les combats et
se sont réfugiées au Tchad. Selon des chiffres
du HCR, en un an, 110 000 personnes ont trouvé
refuge dans ce pays.
Lundi
26 janvier 2004 : L'UNICEF a publié un
communiqué selon lequel les rebelles de la SPLA (Armée Populaire de
Libération du Soudan) a commencé à procéder
à la démobilisation de plusieurs centaines
d'enfants soldats. Dans une cérémonie
organisée dans le village de Tam, dans le sud du
pays, 94 enfants ont été rendus à la vie
civile.
Mercredi
31 mars 2004 : TCHAD : Un incident
a émaillé mardi l'ouverture à Ndjamena de la
reprise des négociations entre gouvernement
soudanais et rebelles du Darfour. La délégation
gouvernementale soudanaise a refusé d'assister
à la cérémonie d'ouverture voulant ainsi
protester contre la présence d'observateurs
internationaux. Les rebelles affrontent les
troupes gouvernementales depuis février 2003 au
Darfour, région soudanaise frontalière du
Tchad. Le coordinateur des activités
humanitaires de l'ONU au Soudan, Mukaesh Kapila,
avait estimé le 19 mars que le conflit au
Darfour "est aujourd'hui la plus grande
catastrophe mondiale au plan humanitaire et pour
les droits de l'Homme" avec plus de 10 000
morts en un an, Il a également dénoncé les
"villages incendiés, viols systématiques,
enlèvements de civils". Selon les
organisations humanitaires, les combats ont
provoqué le déplacement de plus de 670 000
personnes. Plusieurs médiations ont déjà été
entreprises par le Tchad qui abrite plus de 100
000 réfugiés soudanais sur son territoire. Plus
de détails : Soudan, la guerre du Darfour ; Sur les événements de la région
du Darfour (par l'ambassade du Soudan
à Paris, format pdf) ; Guerre au Darfour, périls au Tchad.
- Jeudi 1er avril 2004 : Les
forces de sécurité soudanaises ont
arrêté à Khartoum, dans la nuit de
mardi à mercredi, le chef de
l'opposition islamiste Hassan Tourabi,
(72 ans), chef du Congrès populaire
(CP). Aucune information n'a été
communiquée quant aux raisons de cette
arrestation. Le fils d'Hassan Tourabi
accuse le gouvernement soudanais
"d'inventer des accusations et de
vouloir lier Hassan Tourabi à une
prétendue tentative de coup d'Etat, car
mon père est le seul opposant à
l'intérieur du pays et le pouvoir ne
peut supporter cela". Selon
Issameddine Tourabi, "plus de 27
officiers des forces armées, tous
originaires de l'ouest du Soudan (Darfour
et Kordofan) ont été arrêtés et
accusés d'être impliqués dans une
tentative de coup d'Etat".
Vendredi
2 avril 2004 : Après l'arrestation dans
la nuit de mardi à mercredi du chef de
l'opposition islamiste Hassan Tourabi, (72 ans),
son parti , Congrès populaire (CP) a été
suspendu jeudi par les autorités. Tous les
bureaux du parti et son siège à Khartoum ont
été fermés. Les autorités ont indiqué
qu'Hassan Tourabi était accusé d'avoir
"porté atteinte à la sécurité du
pays" et sera traduit en justice.
Samedi
3 avril 2004 : L'ONU a annoncé l'envoi
d'une mission d'enquête dans la région du
Darfour dans les prochains jours après des
accusations de massacres, de viols et de meurtres
commis dans cette zone par des milices
pro-gouvernementales. Selon l'ONU, 670 000
personnes ont fui leurs villages pour se
réfugier dans les pays voisins. L'organisation
Human Rights Watch a accusé les autorités de
Khartoum de se livrer à "des tactiques de
la terre brûlée dans le Darfour" pour
mettre un terme à la rébellion.
Lundi
5 avril 2004 : Le Coordonnateur des
secours d'urgence de l'ONU, et Secrétaire
général adjoint aux affaires humanitaires, Jean
Egeland, a dénoncé "le nettoyage ethnique,
véritable politique de la terre brûlée qui se
déroule actuellement dans la province du
Darfour" citant des informations relatant
des "atrocités menées sur une grande
échelle" par les milices Djandjawids qui
s'en prennent aux populations noires africaines
de la région, en particulier les Fur, les
Zaghawas et les Massalit.
Jeudi
8 avril 2004 : Le Bureau de la
coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué qu'en quelques
semaines, environ 20 000 personnes déplacées
qui fuient les violences dans la région du
Darfour se sont réfugiées dans les grands
centres urbains. Les personnes déplacées en
provenance de Kialiek ont indiqué quelles
avaient été forcées dacheter la
possibilité de fuir la région. Les personnes
déplacées originaires de 21 villages des
régions de Sheltaya et de Kailiek ont signalé
que les femmes ont fait lobjet de viols
systématiques et que pas moins de 200 hommes ont
été torturés et tués. Des épidémies de
rougeole ont éclaté dans plusieurs camps où
200 adultes et enfants sont déjà infectés.
LOrganisation mondiale de la santé (OMS),
le Fonds des Nations Unies pour lenfance
(UNICEF), Save the Children (UK) et le Ministère
de la santé ont lancé une campagne de
vaccination contre la rougeole dans la ville
dEl Fasher et dans la région autour du
camp dEl Meshtel.
Mercredi
14 avril 2004 : L'ONU a lancé un appel à
l'aide internationale d'un montant de 115
millions de dollars pour secourir les populations
du Darfour chassées de chez elles par les
combats évaluées à près de 700 000. Une
équipe de l'ONU est attendue sur place la
semaine prochaine pour évaluer les besoins des
populations. Une mission d'experts de l'ONU
chargée d'enquêter sur les violations des
droits de l'homme commises tant par les rebelles
que par les forces gouvernementales n'a pas été
autorisée à entrer sur le territoire soudanais.
- Jeudi 15 avril 2004 : L'Union
Africaine (ex-OUA) a annoncé qu'elle
allait déployer des observateurs au
Darfour qui seront chargés de veiller au
maintien du cessez-le-feu.
Mercredi
21 avril 2004 : Après 2 refus
consécutifs, les autorités soudanaises ont
autorisé mardi les enquêteurs de l'ONU à
entrer dans la région du Darfour où les
associations humanitaires et de défense des
droits de l'homme dénoncent des violations des
droits humains et une catastrophe humanitaire.
Vendredi
23 avril 2004 : KENYA : John
Garangue, chef de l'APLS (Armée
Populaire de Libération du Sud Soudan), a
quitté la table des négociations de paix pour
protester contre l'absence depuis samedi du
représentant du gouvernement soudanais, le
vice-président Ali Osman Mohamed Taha. Ces
négociations visent à la signature d'un accord
de paix qui mettrait un terme à une guerre civile qui dure
depuis 20 ans et qui a fait 1,5 millions de morts
et 4 millions de déplacés. Les rebelles
sudistes à majorité chrétienne et animiste
s'opposent au gouvernement de Khartoum
(arabo-musulman). Ils luttent depuis 20 ans pour
faire du Sud Soudan un état indépendant.
Lundi
26 avril 2004 : KENYA : Le
vice-président soudanais Ali Osman Mohamed Taha
est de retour à la table des négociations qu'il
avait quittée il y a une semaine pour
"consultation" dans le cadre du
processus de paix en cours entre les rebelles de l'APLS (Armée
Populaire de Libération du Sud Soudan) et le
gouvernement soudanais pour tenter de mettre un
terme à une guerre civile qui dure depuis 20 ans
et qui a fait 1,5 millions de morts et 4 millions
de déplacés.
Mercredi
28 avril 2004 : Le président Omar
al-Béchir s'est rendu dans la région du Darfour
pour la première fois depuis le début des
affrontements entre les forces gouvernementales
et les rebelles en février 2003 pour se rendre
compte par lui-même de la situation sur place
alors qu'une mission d'experts de l'ONU est
attendue dans la région pour y faire un rapport
sur les violations des droits humains commis lors
des combats qui ensanglantent le Darfour. Selon
l'ONU, le conflit au Darfour a fait environ, en
plus d'un an, 10 000 morts et 670 000 déplacés
au Soudan. Plus de 100 000 personnes se sont
réfugiées au Tchad.
- Samedi 1er mai 2004 : Les
milices arabes Djandjawids favorables à
Khartoum, accusées par un responsable de
l'ONU d'atrocités et de "nettoyage
ethnique" contre les populations
non-arabes du Darfour, ont attaqué des
populations du Darfour réfugiés à
Koulbous au Tchad. La médiation
tchadienne a indiqué que ces milices
n'ont pas été désarmées comme le
gouvernement soudanais s'y était engagé
et poursuivent leurs exactions au Darfour
(ouest du Soudan), mais aussi au Tchad.
Samedi
8 mai 2004 : Dans un rapport de 77
pages, résultat d'une mission au Darfour en mars
et avril 2004, l'organisation de défense des
droits de l'homme Human Rights Watch (HWR) a
dénoncé vendredi le régime de Khartoum et les
milices arabes qui mènent dans l'ouest du Soudan
une sanglante campagne de "nettoyage
ethnique" qui a déjà fait des milliers de
morts et chassé de chez eux plus d'un million de
personnes. HRW exhorte le Conseil de sécurité
de l'ONU d'intervenir pour mettre fin aux
massacres et enquêter. Le Conseil de sécurité
de l'ONU a débuté vendredi l'examen du rapport
du haut commissaire pour les droits de l'homme de
l'ONU, Bertrand Ramcharan, qui évoque des
"indices inquiétants de violations massives
des droits de l'homme perpétrées par le
gouvernement du Soudan et sa milice supplétive,
dont beaucoup pourraient constituer des crimes de
guerre ou des crimes contre l'humanité".
Jeudi
13 mai 2004 : Les autorités ont proposé
au Tchad la mise en place de patrouilles
conjointes pour surveiller leurs frontières
traversées par les personnes déplacées qui
fuient les violences au Darfour et par les
miliciens soudanais pro-gouvernementaux. Dans un
rapport, l'ONU a dénoncé les exactions commises
dans la région du Darfour, "le nettoyage
ethnique, les villages entièrement rasés, 1
millions de déplacés (dans le pays) et 100 000
déplacés au Tchad." Selon un responsable
de l'ONU, les violences ont diminué car "il
n'y a plus de villages à brûler". L'USAID,
Agence américaine pour le développement
international, a décidé d'accorder une aide
sanitaire de 34 millions de dollars sur 5 ans.
Samedi
15 mai 2004 : Le ministre des Affaires,
Mustapha Ismaël, a indiqué vendredi que le
gouvernement ne pouvait pas procéder au
désarmement des milices pro-gouvernementales au
Darfour tant que les rebelles conservaient leurs
armes.
Mardi
25 mai 2004 :Les autorités ont annoncé
qu'elles allaient accélérer les procédures
pour permettre aux organisations humanitaires
d'accéder aux populations dans le besoin dans la
région du Darfour touchée par un conflit qui
dure depuis plus de 15 mois.
Mercredi
26 mai 2004 : Le ministre des Affaires
étrangères, Moustafa Othman Ismaïl, a annoncé
mardi que le cessez-le-feu conclu avec les
rebelles dans la région du Darfour a été
renouvelé pour une période de 45 jours. Il a
indiqué que des négociations reprendraient dans
la capitale tchadienne Ndjamena sans toutefois en
préciser la date. Le Haut Commissariat de l'ONU pour les
réfugiés a annoncé la mise en
place d'un pont aérien à partir du Tchad pour
venir en aide à 100 000 réfugiés soudanais qui
ont fui les combats dans le Darfour. KENYA : Après de 2
ans d'âpres négociations entre le gouvernement
soudanais et les rebelles du Sud Soudan, SPLA
(Armée de Libération du Sud Soudan) les points
encore en litige ont pu être réglés dont le
partage du pouvoir et le statut de plusieurs
régions dans le centre du pays. 3 protocoles
d'accord devraient être signé mercredi et
pourraient mettre ainsi un terme à une guerre
civile de 21 ans qui a causé la mort de 2
millions de personnes depuis 1983, un million de
déplacés à l'intérieur du Soudan et 100 000
à l'extérieur du pays.
Jeudi
27 mai 2004 : L'OMS
(Organisation Mondiale de la Santé) a indiqué
que la fièvre
Ebola qui touche le sud du pays a fait une
5ème victime. Depuis le début de l'épidémie
découverte le 9 mai 2004, 19 cas ont été
enregistrés dans le village de Yambio, près de
la frontière du Soudan et de la République
démocratique du Congo. L'organisation
humanitaire Médecins sans Frontière a mis en
place un local de quarantaine dans le village. Il
n'existe aucun vaccin ou traitement spécifique
pour cette maladie virale mortelle. KENYA : Les 3
protocoles d'accord qui devaient être signés
mercredi entre le gouvernement soudanais et les
représentants de la SPLA (Armée de Libération
du Sud Soudan) ont été reportés à une date
ultérieure, des dissensions étant apparues
quant à l'attribution de certaines régions dans
le centre du pays.
Mardi
1er juin 2004 : Le gouvernement et la
rébellion de l'Armée populaire de libération
du Soudan (SPLA) ont renouvelé pour 3 mois,
jusqu'au 31 août 2004, l'accord de cessez-le-feu
signé entre les parties en octobre 2002.
Vendredi
4 juin 2004 : L'OMS
(Organisation Mondiale de la Santé) a appelé
mercredi à "un renforcement d'urgence de
l'action internationale" dans la région du
Darfour où des millions de personnes "sont
exposées à des conséquences sanitaires très
graves". Le directeur de l'OMS, le Docteur
Lee Jong-wook a lancé un cri d'alarme : "On
assiste à une spirale de la mort et de la
maladie à cause de la pénurie alimentaire, de
l'insalubrité de l'eau, de l'absence de moyens
d'assainissement et d'abris, d'une situation de
violence généralisée et de l'insuffisance de
l'accès aux soins médicaux et des moyens de
santé publique - notamment pour la vaccination
". Voir le communiqué de l'OMS ; Rappel historique : près de vingt
ans de conflit au Sud-Soudan
(1983-2002) ; Le rapport du Haut Commissariat de
l'ONU aux droits de l'homme sur la situation des
droits humains au Darfour (format
pdf, en anglais)
Lundi
7 juin 2004 : 16 employés de l'ONU
enlevés samedi au Darfour, dans l'ouest du
Soudan, ont été libérés. Dénoncé par
Khartoum, cet enlèvement n'a pas été
revendiqué par les rebelles du MLS, Mouvement de
Libération du Soudan.
Mercredi
9 juin 2004 : L'Organisation mondiale de
la Santé (OMS) et l'UNICEF ont
annoncé conjointement lundi avoir lancé ce
week-end une vaste campagne de vaccination contre
la rougeole de plus de 2 millions d'enfants dans
la région du Darfour en proie à 15 mois de
violence. Cette campagne devrait durer un mois et
sera conduite par le Ministère de la santé du
Soudan, l'OMS et l'UNICEF, en coordination avec
plusieurs organisations nationales et
internationales.
Samedi
12 juin 2004 : Le Conseil de Sécurité de l'ONU a adopté
vendredi à l'unanimité la résolution 1547 visant à
la création d'une opération de maintien de la
paix au Soudan. "Une équipe préparatoire
des Nations Unies serait envoyée au Soudan en
tant que mission politique spéciale pour une
période initiale de 3 mois et serait chargée de
la surveillance internationale des arrangements
en matière de sécurité prévus dans l'Accord
de Naivasha du 25 septembre 2003 (NDLR. un accord
qui porte sur le partage des richesses, une
répartition égale des revenus pétroliers et
non pétroliers, la gestion du secteur du
pétrole et l'autorité monétaire au Soudan) et
de préparer la mise en place d'une opération de
maintien de la paix." ** Le Programme
alimentaire mondial (PAM) a
annoncé vendredi l'envoi d'une aide alimentaire
d'urgence "composée de 30 tonnes de
biscuits à haute teneur nutritive pour nourrir
13 000 enfants pendant 1 mois dans des zones où
le niveau de malnutrition est alarmant".
Cette aide est un don du gouvernement danois.
Mardi
15 juin 2004 : Après une visite débutée
le 1er juin dans le sud du pays, le Rapporteur
spécial sur les exécutions extrajudiciaires,
sommaires ou arbitraires de la Commission des droits de l'homme de
l'ONU, Mme Asma Jahangir, s'est
déclarée "troublée et alarmée par la
gravité des atteintes aux droits de l'homme
perpétrés au Soudan". Elle a indiqué
avoir "reçu de nombreux signalements
d'exécutions sommaires ou extrajudiciaires
commises par des milices soutenues par le
Gouvernement et par les forces de sécurité
elles-mêmes" poursuivant "Selon des
informations crédibles, des membres des forces
armées, les Forces de défense populaires et
divers groupes de milices soutenus par le
Gouvernement ont attaqué des villages et
sommairement exécuté des civils."
Mercredi
16 juin 2004 : Le HCR (Haut Commissariat
de l'ONU pour les Réfugiés) a lancé mardi un
appel de fonds supplémentaire de 55 millions de
dollars pour venir en aide aux réfugiés du
Darfour qui se rendent au Tchad pour fuir les
combats. Selon le HCR, le nombre de réfugiés
qui fuient le Darfour vers le Tchad pourrait
atteindre les 200 000 personnes d'ici la fin de
l'année.
Vendredi
18 juin 2004 : Le ministère français des
Affaires étrangères a annoncé jeudi que le
secrétaire d'Etat français aux affaires
étrangères Renaud Muselier se rendra au Soudan
du 21 au 23 juin, pour une visite consacrée
"aux aspects politiques et humanitaires de
la crise du Darfour". Il s'entretiendra à
Khartoum avec des responsables politiques
soudanais et avec les organisations humanitaires
présentes sur place. Il se rendra également au
Darfour, dans des camps de déplacés, afin
d'évaluer la situation humanitaire.
Mardi
22 juin 2004 : Médecins
sans Frontières a lancé
lundi un nouveau cri d'alarme face à la
situation humanitaire au Darfour. MSF a
dénoncé le "manque de réaction de la
communauté internationale et le manque d'aide
humanitaire. Des dizaines de milliers de
personnes risquent de mourir de faim ou tuées
par les combats entre les milices locales
soutenues par Khartoum et des milices
rebelles". 10 000 personnes ont trouvé la
mort depuis le début du conflit en février
2003.
Mercredi
30 juin 2004 : Alors que le secrétaire
d'Etat américain, Colin Powell, arrivait à
Khartoum, la capitale, le président Omar
al-Béchir faisait la déclaration suivante :
"J'annonce la suppression des mesures
administratives et douanières relatives à
l'arrivée de l'aide humanitaire au Soudan, afin
que nous puissions sortir de la crise au Darfour.
L'Etat s'engage (...) à oeuvrer en coopération
avec les organisations internationales et les
parties concernées et à redoubler d'efforts sur
les plans administratif, technique et de la
sécurité, afin de permettre que l'aide
arrive". Le Darfour est en proie depuis
près de 15 mois à une guerre civile qui a fait
près de 10 000 morts, 1 million de déplacés et
plus de 100 000 réfugiés au Tchad.
Jeudi
1er juillet 2004 : Le secrétaire d'Etat
américain Colin Powell est arrivé mercredi à
Khartoum. C'est la première visite d'un haut
responsable américain depuis 25 ans. Il s'est
rendu au Darfour, région en proie depuis près
de 15 mois à une guerre civile qui a fait près
de 10 000 morts, 1 million de déplacés et plus
de 100 000 réfugiés au Tchad. Les organisations
humanitaires ont lancé de nombreux appels à
l'aide internationale pour venir en aide à ces
réfugiés et parlent "de pire crise
humanitaire au monde à l'heure actuelle".
Colin Powell s'est dit déçu par les autorités
de Khartoum après avoir sommé ces dernières de
désarmer les milices pro-gouvernementales qui
commettent des exactions dans le nord du pays
contre les populations civiles. Selon un haut
responsable américain, "Ils (les membres du
gouvernement) sont dans une situation de
dénégation. Ils sont dans une situation
d'évitement. Ils essaient d'embrouiller la
situation et d'en éviter les
conséquences". Les Etats-Unis ont proposé
mercredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU
à New York une résolution qui vise à instaurer
un embargo sur les armes et une interdiction de
voyager pour les milices arabes
pro-gouvernementales sans toutefois prévoir de
mesures contre le gouvernement de Khartoum.
Vendredi
2 juillet 2004 : Le secrétaire général de
l'ONU, Kofi Annan, a effectué une visite dans la
région du Darfour en proie depuis 15 mois à la
guerre civile. Il a appelé le gouvernement
soudanais à contrôler les milices
pro-gouvernementales qui se livrent à des
exactions sur les populations civiles. Le
ministre de l'Intérieur a annoncé le
déploiement de 6 000 policiers dans la région
pour y rétablir l'ordre. Kofi Annan a visité un
camp de réfugiés dans la région
d'Al-Facher, dans le nord du Darfour, avant de
se rendre au Tchad voisin, qui donne asile
à environ 100 000 réfugiés en fuite.
Samedi
3 juillet 2004 : TCHAD : Après
s'être rendu au Darfour, au Soudan, le secrétaire général de l'ONU, Kofi
Annan, a visité les camps de réfugiés situés
dans l'est du Tchad qui accueillent près de 100
000 réfugiés soudanais qui ont fui les
exactions des milices pro-gouvernementales. Il a
recueilli des témoignages qui sont des
"violations flagrantes et systématiques des
droits de l'homme". Kofi Annan, a rencontré
jeudi à N'Djamena, la capitale, le Président
Ibriss Deby. Il a appelé à une mobilisation de
la communauté internationale pour apporter
"une aide massive d'urgence".
Lundi
5 juillet 2004 : Après la visite du
secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, les
autorités soudanaises se sont engagées samedi
à "entamer immédiatement le désarmement
des Djanjawid et autres groupes armés
hors-la-loi".
Samedi
10 juillet 2004 : SUISSE : Jean
Ziegler, Rapporteur spécial sur le droit à
l'alimentation de la Commission des droits de
l'homme de l'ONU, a réclamé vendredi à
Genève dans un communiqué (en
anglais) la réunion d'une session spéciale de
la Commission des droits de l'homme sur le
Darfour au Soudan. Il a fait part de "sa
vive préoccupation à l'égard des activités
des milices rebelles, qui sont soupçonnées
d'avoir des liens avec le gouvernement et ont
détruit les ressources vivrières et en eau dans
le secteur de Jabal Marrah du Darfour occidental
au Soudan". Il a jugé
"inquiètant" le fait que les
organisations humanitaires n'aient toujours pas
accès aux secteurs les plus touchés, rappelant
que le droit à la nourriture est protégé par
les textes internationaux relatifs aux droits de
l'homme et par le droit humanitaire
international. Il a lancé un appel au
Gouvernement du Soudan pour qu'il lève les
restrictions sur les opérations humanitaires et
pour qu'il garantisse leur protection. Il s'est
dit "sérieusement préoccupé par le fait
que la communauté des donateurs n'ait pas
répondu par une aide dimensionnée à la mesure
de la crise et rappelle qu'avec la saison des
pluies, de nombreux secteurs du Darfour
occidental, la région la plus touchée par le
conflit, deviendront inaccessibles".
Lundi
12 juillet 2004 : Le président Omar El
Béchir s'est rendu en visite samedi dans la
région du Darfour en proie à une guerre entre
milices pro-gouvernementales et mouvements
rebelles qui a fait depuis février 2003 environ
10 000 morts, un million de déplacés et 100
000 réfugiés au Tchad. Il a
rencontré à Geneina, principale ville du
Darfour-ouest, à la frontière avec le Tchad,
son homologue tchadien Idriss Déby pour un mini
sommet. Les 2 présidents ont convenu de mettre
sur pied une force commune à la frontière et
ont conclu un accord sur la mise en place d'une
commission de sécurité et une autre
d'évaluation et de contrôle des biens pillés
ou détruit de chaque côté de la frontière.
Mardi
20 juillet 2004 : Dans un rapport de 35 pages
rendu public dimanche et intitulé "Le viol
comme arme de guerre dans le Darfour, au
Soudan", l'organisation de défense des
droits de l'homme, Amnesty International, a
accusé lundi le gouvernement soudanais de crimes
contre l'humanité et de très nombreux viols de
femmes, dans la région du Darfour, et demande la
traduction en justice des responsables de ces
actes. Le secrétaire d'Etat américain Colin
Powell demande à Khartoum de passer à l'acte.
Amnesty écrit dans son rapport : "des
réfugiés en provenance du Darfour font état
d'attaques illégales et systématiques contre
les civils par les forces armées soudanaises et
les milices arabes soutenues par le gouvernement
de Khartoum. Dans ces attaques, des hommes sont
tués, des femmes violées et des villageois
déplacés de force et leurs maisons brûlées,
leurs récoltes et leur bétail, qui constituent
leur principale source de subsistance, brûlés
ou pillés de manière systématique et en toute
impunité par les milices en coordination avec
les soldats et l'aviation du Soudan."
Ajoutant : "Les femmes et les filles sont
attaquées non seulement pour les déshumaniser,
mais aussi pour les humilier, les punir, les
contrôler, les terroriser, les déplacer et
persécuter la communauté à laquelle elles
appartiennent. Dans de nombreux cas, les
Janjawids ont violé des femmes en public devant
leur mari, leurs proches et leur
communauté." Voir le rapport d'Amnesty
International en français ; Voir le rapport d'Amnesty
International en anglais.
Mercredi
21 juillet 2004 : L'organisation américaine
de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), a
accusé le gouvernement de Khartoum de
"mentir". Citant des documents
officiels obtenus auprès de l'administration
civile au Darfour, HRW a indiqué que ces
documents prouvent que "le gouvernement
militaro-islamiste de Khartoum ment lorsqu'il
affirme ne pas contrôler les Janjawids"
ajoutant que les documents "montrent de
manière irréfutable que des responsables
gouvernementaux ont dirigé le recrutement,
l'armement et d'autres formes de soutien aux
Janjawids".
Lundi
26 juillet 2004 : Le Représentant du
Secrétaire général des Nations Unies sur les
personnes déplacées dans leur propre pays,
Francis Deng, a entamé samedi et jusqu'au 31
juillet une mission afin "d'examiner la
situation des déplacements de populations au
Soudan et de mener un dialogue constructif avec
le Gouvernement, les institutions
internationales, les organisations non
gouvernementales et d'autres intervenants
concernés afin de trouver des réponses
efficaces au problème des déplacements de
populations dans le pays" selon un
communiqué de l'Office de l'ONU à Genève (ONUG). ** Les
dirigeants de 2 mouvements rebelles du Darfour
ont accepté samedi de participer à des
négociations politiques de fond pour trouver une
solution à la crise au Darfour, où selon l'ONU
50 000 civils auraient trouvé la mort. La
Grande-Bretagne se dit prête à envoyer 5 000
soldats si le gouvernement de Khartoum le
demande. ** S'exprimant sur la chaîne
de télévision britannique BBC, Mustafa
Osman Ismaël a jugé qu'une intervention
militaire internationale , le ministre soudanais
des Affaires étrangères n'est pas nécessaire
car son gouvernement "fait tout ce qu'il
peut pour désarmer les milices".
Mercredi
28 juillet 2004 : Le Bureau de la
Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) a estimé
mardi que "parmi les problèmes les plus
frappants dans les camps au Darfour figurent ceux
concernant l'hygiène et l'assainissement".
De nombreux produits de première nécessité
(jerricans, bâches de plastique, vêtements,
ustensiles de cuisine et fours) manquent. L'OCHA
fait également remarquer que suite à la saison
des pluies qui s'est installée sur la
région,"la situation alimentaire est
critique et cette situation risque de perdurer
voire de s'aggraver du fait des ruptures dans la
chaîne d'approvisionnement alimentaire, dues
notamment aux routes inondées". Le
gouvernement soudanais s'est dit opposé à toute
intervention étrangère au Soudan. Le ministre
des Affaires étrangères, Mustafa Ismail, a
quant à lui indiqué que "son pays se
défendra". Plus de
détails : "Le Soudan, le pétrole et les
droits de l'Homme" (en anglais) ** Le
dirigeant islamiste Hassan Tourabi, fondateur
du Front national islamique (FNI), a été
hospitalisé dimanche, son état de santé
s'étant fortement dégradé après la grève de
la faim qu'il a débutée fin juin pour demander
aux autorités de revoir son cas. Hassan Tourabi
avait été arrêté le 31 mars 2004 accusé par
les autorités de fomenter un putsch. Une dizaine
d'officiers et d'opposants avaient été
également arrêtés. TCHAD : Le ministre
français des Affaires étrangères, Michel
Barnier, est en visite à Ndjamena pour étudier
la situation au Darfour.
Samedi
31 juillet 2004 : Le gouvernement soudanais a
indiqué vouloir intenté plusieurs actions en
justice contre la BBC (British
Broadcasting Corporation) et plusieurs autres
médias étrangers, pour la couverture de la
crise au Darfour, accusant ces médias
"d'avoir diffusé des mensonges". La
BBC a affirmé avoir traité la crise du Darfour
avec impartialité.
Mardi
4 août 2004 : Les organisations
humanitaires ont indiqué mardi être fortement
gênées dans leurs opérations de distribution
de vivres aux réfugiés à la frontière avec le
Tchad en raison du début de la saison des
pluies. Le PAM (Programme
Alimentaire Mondial) a indiqué n'avoir reçu
qu'un tiers des contributions destinées à
acheminer des vivres. Les autorités ont annoncé
avoir déployé 5 000 policiers dans les 3
provinces du Darfour "pour rétablir l'ordre
et pour éliminer les groupes armés qui
sévissent dans la région".
Jeudi
5 août 2004 : Plusieurs dizaines de
milliers de personnes sont descendues dans les
rues de Khartoum, la capitale, mercredi pour
dénoncer la résolution 1556, adoptée
le vendredi 30 juillet 2004, du Conseil de
Sécurité de l'ONU qui donne 30 jours au Soudan
afin de désarmer les milices arabes Janjawid,
accusées d'exactions au Darfour. Voir notre édition du 31 juillet
2004
Samedi
7 août 2004 : Le gouvernement a approuvé
avec le représentant de l'ONU au Soudan, Jan
Pronk un plan visant à assurer la sécurité des
déplacés du Darfour et le désarmement des
milices arabes ainsi que le retrait de l'armée
des camps de réfugiés et des rebelles des zones
sous leur contrôle.
Lundi
9 août 2004 : Osmane Al-Sayyed,
ambassadeur à Addis Abeba (Ethiopie), a indiqué
que Khartoum a informé officiellement samedi la
Commission de l'Union Africaine de son
opposition à la transformation des observateurs
du cessez-le-feu et de la force de 300 hommes
chargés de leur protection en une force de
maintien de la paix au Darfour.
Mardi
10 août 2004 : Le Rapporteur spécial sur
les exécutions extrajudiciaires, sommaires et
arbitraires de la Commission des droits de
l'homme, Asma Jahangir, a rendu son rapport final sur la situation au
Soudan (en anglais), après sa récente
visite au Darfour qui "établit, au-delà de
tout doute possible, que le Gouvernement du
Soudan est responsable de l'exécution
extrajudiciaire ou sommaire d'un grand nombre de
personnes, au cours des derniers mois, dans la
région du Darfour.
Mercredi
11 août 2004 : Dans un communiqué publié
mardi, le HCR (Haut Commissariat de
l'ONU pour les réfugiés) s'est dit
"préoccupé" par "les autorités
locales et le Gouvernement du Soudan qui
continuent d'exercer des pressions sur la
population déplacée afin qu'elle rentre dans
des villages qui ne sont pas sûrs et qui
n'offrent aucune possibilité de vie décente,
puisque la majorité des récoltes et des maisons
ont été détruites par les pillages des
milices".
Jeudi
12 août 2004 : L'organisation américaine
de défense des droits de l'Homme Human
Rights Watch (HWR) a publié mercredi
un rapport de 35 pages intitulé
"Promesses vides : les abus se poursuivent
au Darfour, Soudan" selon lequel "le
gouvernement soudanais a rompu sa promesse
d'améliorer la sécurité de ses citoyens dans
la région du Darfour en légitimant les milices
Janjawids et en excluant toute aide
internationale" et affirme que les milices
continuent d'attaquer les hommes, violer les
femmes et voler le bétail en toute impunité
dans cette région de l'ouest du pays.
Samedi
14 août 2004 : Selon un communiqué du
gouvernement, le président Omar el-Bachir a
ordonné aux chefs tribaux du pays de mettre en
place des forces de sécurité pour contribuer à
désarmer les milices arabes janjawids, coupables
d'exactions sur les populations noires du
Darfour. Le Conseil de sécurité de l'ONU a
adopté le 30 juillet une résolution menaçant
le gouvernement de sanctions économiques et
diplomatiques s'il ne désarme pas dans les 30
jours les milices arabes.
- Lundi 16 août 2004 : Un
premier contingent africain composé de
150 soldats rwandais est arrivé dimanche
à l'aéroport de Al Facher, dans la
région du Darfour en proie, depuis
février 2003 à la guerre civile qui a
fait plus de 10 000 morts et 670 000
déplacés au Soudan. Plus de 100 000
personnes se sont réfugiées au Tchad
voisin. Il devrait être rejoint par un
contingent de 300 soldats nigérians.
L'Union Africaine a dépêché dans la
région ces hommes aux fins d'assurer la
sécurité de ses observateurs chargés
de faire respecter le cessez-le-feu
conclu entre le gouvernement de Khartoum
et les rebelles, le 8 avril 2004.
Certains dirigeants africains et les
populations locales souhaiteraient que
ces contingents puissent assurer la
sécurité des populations menacées par
les rebelles. Plus de détails : Voir les archives
2004 du Soudan ; Soudan, la guerre
du Darfour ; Sur les
événements de la région du Darfour
(par l'ambassade du Soudan à Paris,
format pdf) ; Guerre au Darfour,
périls au Tchad.
-
- Mardi 17 août 2004 : Le
HCR (Haut Commissariat
aux Réfugiés) a
indiqué qu'un nouvel afflux de
réfugiés vers le Tchad avait été
enregistré après la reprise des combats
au Soudan. ** 15
jours avant la fin du délai de 30 jours
accordé par le Conseil de sécurité à
Khartoum pour désarmer les milices
arabes Djanjawids, qui se livrent à des
exactions contre les populations civiles
du Darfour, les autorités soudanaises
ont présenté aux Nations Unies une
liste de 11 zones pouvant abriter les
déplacés du Darfour. Jan Pronk,
représentant spécial du secrétaire
général de l'ONU pour le Soudan, a
regretté "le manque de progrès en
matière de sécurité au Darfour et
affirmé que les milices arabes
"djanjawids" y sont toujours
actives". La presse gouvernementale
a indiqué lundi qu'un envoyé spécial
chinois est arrivé dimanche à Khartoum.
Il a affirmé que la Chine, principal
investisseur dans la recherche
pétrolière au Soudan, notamment à
Heglig (sud-est), était contre toute
intervention étrangère au Soudan et
appelé la communauté internationale à
"prendre en considération les
efforts" de ce pays pour rétablir
la situation au Darfour. La Chine, membre
permanent, s'était abstenue au Conseil
de sécurité de l'ONU lors du vote de la
résolution sur le Darfour, le 30
juillet. Plus
de détails : Paix introuvable au
Soudan ; Coalition
européenne contre l'exploitation du
pétrole au Soudan ; Quel est le prix de
la paix ? ; Le pétrole au
service de la guerre.
-
- Samedi 21 août 2004 : Radhia
Achouri, la porte-parole de la Mission de
l'ONU au Soudan, a indiqué vendredi que
le gouvernement de Khartoum s'était
engagé à fournir dans la semaine une
liste de noms de miliciens Djanjawid
soupçonnés d'implication dans le
conflit au Darfour, ajoutant que par la
publication de cette liste "Khartoum
reconnaît avoir une influence sur
certains membres des milices, ce qui est
un gros progrès dans la position du
gouvernement soudanais" qui avait
toujours refusé d'admettre ses liens
avec ces milices arabes qui se livrent à
des exactions contre les populations
noires du Darfour.
-
- Lundi 23 août 2004 : Le
ministre des Affaires étrangères
britannique, Jack Straw, est lundi à
Khartoum pour une visite de 2 jours au
cours de laquelle il rencontrera le
vice-président Ali Osman Mohamed Taha et
son homologue soudanais Mustafa Osman
Ismaïl ainsi que le représentant
spécial de l'ONU au Soudan, Jan Pronk.
Il doit visiter le camp d'Abou Chouk où
sont installés près de 57 000
réfugiés, près de la ville
d'El-Facher. ** Khartoum
a signé samedi avec l'Organisation
internationale pour les migrations
(OIM), un accord visant au retour
volontaire et non forcé d'environ 1
million de personnes déplacées par le
conflit. ** Le
ministre de la justice Ali Mohammed
Osmane Yassine a reconnu pour la
première fois que des violations des
droits de l'Homme et des viols avaient
été commis au Darfour.
-
- Jeudi 26 août 2004 : Le Coordonnateur des
affaires humanitaires pour le Soudan,
Manuel Aranda da Silva, a indiqué
mercredi dans un communiqué qu'il manque
encore 434 millions de dollars sur les
722 nécessaires pour faire face aux
besoins les plus urgents dans la crise
humanitaire au Soudan, d'ici à la fin de
l'année ajoutant que l'appel à
l'assistance humanitaire pour le Darfour
a été révisé de 250 millions de
dollars en mars et porté à 365
millions. Il a précisé que 188 millions
de dollars sont nécessaires simplement
pour subvenir aux besoins des 1,5 million
de personnes déplacées, ce chiffre
risquant d'atteindre les 2 millions d'ici
le mois d'octobre 2004.
Plus de détails : La crise au Darfour vu
par les Etats-Unis.
-
- Vendredi 27 août 2004 : L'ONU,
Organistion des Nations-Unies a
dépêché au Darfour une mission
d'enquête chargée de vérifier si le
gouvernement a tenu sa promesse
d'améliorer la sécurité dans la
région. La dernière avant le
compte-rendu devant le Conseil de
sécurité de l'ONU que doit effectuer le
Représentant spécial Jan Pronk le 2
septembre 2004. Le gouvernement de
Khartoum a rejeté jeudi l'ultimatum du
Conseil de sécurité des Nations Unies
sur le Darfour, prévu le 30 août, et a
affirmé privilégier une solution de la
crise par les pourparlers de paix de
l'Union africaine, UA. Les pourparlers de
paix, qui ont débuté lundi dans la
capitale du Nigéria, Abuja, ont été
interrompues jeudi à la mi-journée à
la suite d'une coupure de courant au
centre de conférence. Selon les Nations
unies, 30 à 50.000 personnes sont mortes
des suites du conflit au Darfour qui a
éclaté en février 2003. Environ 1,2
million de personnes ont été
déplacées et quelque 180 000 ont
trouvé refuge au Tchad voisin.
-
- Samedi 28 août 2004 : Le
général Sayyed El-Hussein Osmane,
vice-directeur général de la police, a
confirmé vendredi qu'un avion militaire
libyen avec à bord 73 immigrants
clandestins, dont 22 femmes et 6 enfants,
pour la plupart Erythréens expulsés de
Libye vers l'Erythrée a été détourné
vers Khartoum par 4 personnes non
armées. Les relations entre le Soudan et
l'Erythrée sont tendues depuis plusieurs
mois. Khartoum accuse Asmara de
concentrer des troupes sur sa
frontière-est (Etat de Kassala) et
d'héberger des rebelles de cette
région.
-
- Lundi 30 août 2004 : Hassan Tourabi,
74 ans, chef du Congrès Populaire (CP -
islamiste) soudanais, éminence grise du
président Omar Hassan al-Béchir
jusqu'à son limogeage en 2001, "a
décidé de ne plus sortir de sa chambre
et demandé à son épouse de ne plus
venir le voir et de ne plus lui apporter
à manger pour protester contre le manque
des autorités à leurs promesses"
selon une source proche du chef du CP.
Arrêté et incarcéré fin mars 2004,
Hassan Tourabi a entamé 2 grèves de la
faim pour protester contre sa détention
sans charge précise, selon lui. Les
autorités l'accusent d'avoir voulu
fomenter, avec une dizaine d'officiers
eux aussi accusés, un coup d'Etat.
-
- Mardi 31 août 2004 : Le PAM
(Programme Alimentaire Mondial) a
annoncé lundi que 8 travailleurs
humanitaires, 3 travaillant pour le PAM
et 5 appartenant au Croissant Rouge,
ont été enlevés "à 80
kilomètres au sud d'El-Facher (Darfour
nord) dans un village où ils étaient en
train d'enregistrer des personnes
déplacées". ** Le
directeur de la Division des
déplacements internes de l'ONU, Dennis
McNamara, a déclaré lundi à Nairobi,
au Kenya, que "la pression et les
harcèlements exercés par le
Gouvernement du Soudan sur les personnes
déplacées à l'intérieur du territoire
pour qu'elles retournent dans leurs
régions d'origine, restaient une
constante" ajoutant que "la
violence sexuelle et les viols
perpétrés sur les femmes et les
fillettes non seulement se poursuivent
mais prennent des proportions
considérables" précisant que les
témoins ont indiqué que leurs
assaillants étaient des Janjawids",
milice arabe qui mène des exactions
contre les populations civiles noires du
Darfour." Plus de détails : Voir notre édition
du 8 juillet 2004
(Rép. Dém. Congo) ; Le viol en tant
qu'arme de guerre et moyen d'oppression ; La guerre dans la
guerre : Violence sexuelle contre les
femmes et les filles dans l'est du Congo
(Rapport d'Human Rights Watch, juin 2002,
format pdf) ; La violence envers
les femmes, une réalité transnationale
et transculturelle. **
Le Représentant
spécial du Secrétaire général pour le
Soudan, Jan Pronk, est rentré d'une
mission de 3 jours au Darfour où il doit
remettre son rapport au Secrétaire
général de l'ONU, Kofi Annan. Ce
rapport sera ensuite présenté devant le
Conseil de Sécurité de l'ONU le 2
septembre 2004. Cette mission conjointe,
composée de Jan Pronk et de délégués
soudanais, a achevé sa visite des zones
sélectionnées par le Gouvernement du
Soudan dans le Sud, le Nord et l'Ouest du
Darfour. Le 30 juillet 2004, le Conseil
de sécurité adoptait, par 13 voix et 2
abstentions (Chine et Pakistan), sa résolution 1556
instaurant un embargo sur les armes à
destination du Darfour et prévoyant un
examen, tous les 30 jours, des progrès
accomplis par le Gouvernement du Soudan
dans le désarmement des milices et dans
la mise en place de mesures de protection
des populations.
-
- Jeudi 2 septembre 2004 : 3
employés du Programme alimentaire
Mondial (PAM),
enlevés le 27 août 2004 dans la région
du Darfour par des rebelles de l'Armée
de libération du Soudan (ALS), alors
qu'ils procédaient à l'enregistrement
des personnes déplacées, ont été
libérés. **
L'agence officielle de presse SUNA
(Sudan News Agency) a rapporté que 22
employés soudanais étaient chargés par
l'administration soudanaise d'une
campagne de vaccination dans la région
Chaarïa, au sud-ouest de Nyala, capitale
du Darfour Sud, ont été enlevés mardi
par les rebelles du Mouvement pour la
Justice et de l'Egalité (JEM)
-
- Mercredi 8 septembre 2004 : Le PAM
(Programme Alimentaire Mondial) a
indiqué mardi avoir nourri près d'un
million de personnes au Darfour au mois
d'août, alors que l'objectif était de
1,2 million. La saison des pluies, qui a
inondé et coupé les principales routes
d'accès aux camps de réfugiés, et la
reprise des affrontements entre entre les
forces gouvernementales et les rebelles
de l'Armée de libération du Soudan
malgré le cessez-le-feu décrété le 8
avril 2004 sont les principales causes de
cet objectif non tenu. Le PAM a
également souligné que sur les 252
millions de dollars nécessaires pour les
opérations humanitaires du Darfour en
2004, elle n'en a reçu pour le moment
que 158 millions.
-
- Mardi 14 septembre 2004 : Le
chef du Mouvement de libération du
Soudan (SLM), un des 2 mouvements
rebelles du Darfour, a accusé dimanche
les forces gouvernementales soudanaises
de violer le cessez-le-feu et a demandé
une intervention plus ferme de l'ONU dans
cette région. La guerre civile qui
secoue depuis février 2003 le Darfour a
causé la mort d'au moins 40 000
personnes et chassé de chez eux 1,4
millions d'habitants selon des chiffres
de l'ONU.
-
- Vendredi 17 septembre 2004 :
Le ministre des Affaires
étrangères Moustafa Osmane Ismaïl a
rejeté mercredi la nouvelle version du
projet de résolution de l'ONU
présentée par les Etats-Unis sur le
Darfour, la qualifiant d'"injuste et
inéquitable".
-
- Mercredi 22 septembre 2004 :
Les négociations entre le
gouvernement soudanais et les rebelles
sud du pays reprendront le 7 octobre 2004
pour tenter de mettre un terme à la
guerre civile qui oppose depuis 21 ans
les 2 parties, ont annoncé mardi
négociateurs et médiateurs (Union
Africaine).
-
- Jeudi 23 septembre 2004 : Le Haut Commissaire de
l'ONU pour les droits de l'Homme,
la Canadienne, Louise Arbour,
est en mission au Soudan pour recueillir
les témoignages des personnes qui ont
fui les violences au Darfour. Madame
Arbour a constaté que les miliciens
arabes djandjawids, responsables des
atrocités contre des civils, gardent les
camps de réfugiés, et ont été
intégrés à la force de police du
Soudan. Elle a aussi accusé le
gouvernement soudanais de faire peu
d'efforts pour protéger les réfugiés.
Le conflit au Darfour, depuis un an et
demi, a fait 50 000 morts, 1,5 millions
de déplacés dont 200 000 réfugiés au
Tchad.
-
- Mercredi 29 septembre 2004 :
L'ONG Médecins
Sans Frontières
(MSF) a indiqué mardi que "les taux
de malnutrition et de mortalité dans le
sud du Darfour ont dépassé le seuil
d'alerte". Selon l'enquête menée
par MSF à Kalma entre le 2 et le 6
septembre 2004, 1 enfant sur 4 souffre de
malnutrition. Une enquête de mortalité
rétrospective a également révélé
qu'au cours des 7 mois précédents, 2
500 personnes sont décédées dont 1 100
enfants de moins de 5 ans. Ces chiffres
sont supérieurs aux taux d'urgence.
Aucune amélioration de la situation n'a
été notée ce dernier mois, malgré un
meilleur accès à des structures de
soins dans le camp de Kalma. Les
diarrhées demeurent la principale cause
de mortalité dans le camp, mais la
violence a été responsable de 57 % des
décès parmi les adultes.
-
- Vendredi 1er octobre 2004 : Le
gouvernement a accepté le déploiement
de forces africaines dans les camps de
déplacés au Darfour pour
"surveiller la police
soudanaise" selon un porte-parole de
l'ONU à Khartoum, la capitale.
-
- Jeudi 7 octobre 2004 : Le
premier ministre britannique Tony Blair a
effectué mercredi une visite à
Khartoum, la capitale, où il s'est
entretenu avec le Président Omar El
Bechir et le vice-président. Il a
souligné avoir soutenu avec les
responsables soudanais un réglement
global de la situation du nord au sud du
Darfour. Il a demandé à ce que les
effectifs de la Force africaine présents
au Darfour soient portés à plusieurs
milliers d'hommes. Khartoum refuse que ce
contingent se transforme en forces de
maintien de la paix. Il est arrivé
mercredi soir à Addis Abeba en Ethiopie,
deuxième étape de sa tournée
africaine.
-
- Vendredi 8 octobre 2004 : Décidée
par le Conseil de sécurité de l'ONU
dans sa résolution 1564 du 18 septembre
2004, une Commission internationale
d'enquête sur le Darfour a été mise
sur pied. Elle devra établir si des
actes de génocides ont été commis au
Darfour. Elle sera également chargée
"d'enquêter sur des allégations de
violations du droit humanitaire
international et des droits de
l'Homme". Selon l'ONU, entre 30 000
et 50 000 personnes ont été tuées
durant la guerre civile qui ensanglante
cette région depuis près de 20 mois où
des milices arabes pro-gouvernementales
terrorisent les populations locales
majoritairement noires. 1,4 million de
personnes ont été forcées de quitter
leurs villages, dont environ 200 000 se
sont réfugiées au Tchad voisin.
-
- Mercredi 13 octobre 2004 : 2
employés de lorganisation Save the
children, un Britannique et un Soudanais,
ont été tués dans l'explosion d'une
mine au passage de leur véhicule dans le
nord de la province du Darfour. Il s'agit
du premier décès d'un humanitaire
occidental au Darfour depuis le début de
la guerre civile, il y a près de 2 ans.
-
- Vendredi 15 octobre 2004 : Selon
des chiffres donnés par l'ONU, 200 000
personnes ont été contraintes de
quitter leurs foyers à la suite de
l'insécurité persistante au Darfour.
Une fois déplacées, elles sont victimes
de vols et de rackets.
-
- Mercredi 27 octobre 2004 : Le
Conseil de sécurité de l'ONU a adopté
mardi à l'unanimité la résolution 1569
qui décide, en vertu du paragraphe 3 de
lArticle 28 de la Charte des
Nations Unies que le Conseil peut tenir
des réunions ailleurs quau Siège
pour faciliter sa tâche, que le Conseil
de sécurité de se réunir à Nairobi
(Kenya) les 18 et 19 novembre 2004, pour
examiner les rapports du Secrétaire
général sur le Soudan et tenter de
faire avancer le processus de paix entre
les milices et le gouvernement soudanais.
Les Etats-Unis assureront la présidence
du Conseil de sécurité au mois de
novembre 2004. L'ambassadeur des
Etats-Unis à l'ONU, John Danforth,
présidera en personne la réunion de
Nairobi.
-
- Jeudi 4 novembre 2004 : Jan
Pronk, représentant spécial du
secrétaire général des Nations Unies,
Kofi Annan pour le Soudan, a accusé
mardi les forces soudanaises d'exercer
des pressions constantes sur les
réfugiés du Darfour pour les forcer à
retourner contre leur gré dans leurs
villages ou à changer de refuge, violant
ainsi les régles humanitaires
internationales en déplaçant de force
les réfugiés. Il a cité en exemple le
récent déplacement forcé, en pleine
nuit, d'environ 2 000 réfugiés du camp
d'El Geer à celui de Sherif, près de
Nyala, dans le Darfour Sud. Le
gouvernement soudanais a nié cette
information. Le Darfour est déchiré
depuis février 2003 par une guerre
civile dans laquelle près de 50 000
personnes ont été tuées, d'après les
estimations des Nations Unies. Un
responsable de l'OMS, Organisation
Mondiale de la Santé, a
indiqué récemment que 10 000 personnes
y mourraient chaque mois de malnutrition
ou de maladie.
-
- Mercredi 10 novembre 2004 : "La
Commission internationale d'enquête
chargée d'établir si des actes de
génocide ont eu lieu au Darfour
est arrivée à Khartoum la nuit
dernière", a indiqué le
porte-parole de l'ONU. Son mandat
comporte également l'identification des
auteurs de telles violations, a précisé
le porte-parole de l'ONU, Fred Eckhard,
qui a ajouté que "la Commission
sillonnerait le Darfour du 10 au 20
novembre" 2004. Composée de 5
membres et présidée par le premier
président du Tribunal pénal pour
l'ex-Yougoslavie, le juge italien Antonio
Cassese, la Commission a également pour
mission d'enquêter à partir
d'informations faisant état de
violations du droit humanitaire
international et des droits de l'homme au
Darfour.
-
- Vendredi 12 novembre 2004 : Le Haut Commissariat
de l'ONU pour les réfugiés
(HCR) a annoncé qu'il allait retirer
l'essentiel de son personnel du Darfour,
celui-ci étant empêché, par les
autorités soudanaises de mener à bien
son travail. Le directeur des opérations
du HCR au Soudan, Jean-Marie Fakhouri a
indiqué que les déplacements de son
personnel avaient été limités à
Nyala, la capitale de l'Etat du
Sud-Darfour, depuis presque 3 semaines,
sur ordre des autorités soudanaises,
après que le HCR et d'autres partenaires
des Nations Unies sont intervenus, le 20
octobre 2004, pour arrêter le transfert
non volontaire des personnes déplacées.
Le Représentant du Secrétaire général
pour les droits de l'homme, Walter Kalin,
s'est dit préoccupé par "les
graves violations des droits de l'homme
au Darfour " rappelant que mercredi,
pour la seconde fois, les autorités
soudanaises sont intervenues au camp d'Al
Jeer, au Sud-Darfour, pour y déplacer de
force les réfugiés" alors même
que la Commission d'enquête
internationale chargée de déterminer si
des crimes contre l'humanité ont été
commis au Darfour poursuit ses travaux au
Darfour.
-
- Mercredi 24 novembre 2004 : Le
Représentant spécial du Secrétaire
général pour le Soudan, Jan Pronk, a
dénoncé la reprise de la violence de
ces 2 derniers jours avec l'attaque par
l'Armée de libération du Soudan, l'ALS,
de la ville de Tawila, ajoutant que cela
constitue une violation claire du
protocole signé à Abuja, la capitale du
Nigéria, le 9 novembre 2004 et met en
danger des dizaines de milliers de
civils. Les organisations humanitaires
ont en effet suspendu leur mission dans
la zone de combats.
-
- Jeudi 25 novembre 2004 : Le
Mouvement de libération du Soudan (SLM),
l'un des 2 groupes rebelles du Darfour, a
annoncé mercredi dans un communiqué
diffusé à Londres par son porte-parole
Mahjoub Hussein, que "Tous les
accords signés à Abuja et à N'Djamena
sont rompus" et que son mouvement
"est prêt à tout". Il
reproche au gouvernement "de ne pas
avoir honoré ses engagements".
-
- Vendredi 26 novembre 2004 : "Le
PAM
(Programme Alimentaire Mondial) a
suspendu temporairement toutes ses
opérations dans le Nord-Darfour, à
l'exception des activités dans la
ville" a déclaré un porte-parole
du PAM à Genève ajoutant que "le
personnel du PAM et celui de beaucoup
d'ONG ont été retirés du terrain et se
sont repliés à titre préventif"
soulignant que "ce sont près de 300
000 personnes déplacées dans le
Nord-Darfour qui sont désormais coupées
de l'aide alimentaire du PAM".
Un convoi de 235
tonnes d'aide alimentaire qui tentait de
relier El-Fasher à 2 autres villes de
cette zone, Tawila et Kapkabiya, a dû
être stoppé en raison des combats, a
précisé le PAM.
-
- Lundi 29 novembre 2004 : L'état
d'urgence a été levé au Nord-Darfour
ainsi que toutes les restrictions à
l'acheminement de l'aide humanitaire, les
rebelles ayant quitté Taouilla,
localité dont ils s'étaient emparés en
début de semaine.
** Le Belge, Louis
Michel, commissaire européen au
développement et à l'aide humanitaire,
a annoncé lors d'une visite dans le
Darfour le déblocage par la Commission
européenne d'une aide humanitaire de 51
millions d'euros. Il a appelé "tous
les groupes armés à cesser les attaques
sur les civils et à autoriser les
humanitaires à faire leur travail
difficile et vital dans les meilleures
conditions de sécurité possibles".
-
- Mercredi 1er décembre 2004
: Les autorités de Khartoum
ont expulsé, lundi, les directeurs des
ONG "Save the Children"
(Sauver les enfants) et "Oxfam",
accusant les organisations caritatives
britanniques d'avoir violé la loi
soudanaise en publiant des communiqués
de nature politique en rapport avec la
situation au Darfour, une région en
proie à la guerre, dans l'ouest du pays,
et d'ingérence dans les affaires
intérieures du pays. ** Le
représentant du secrétaire général de
l'ONU au Soudan Jan Pronk a présenté
mardi à Genève un programme de
développement, baptisé "Plan de
travail 2005 des Nations unies et de ses
partenaires pour le Soudan". L'ONU a
besoin de 1,5 milliard de dollars pour
lancer ce plan dès janvier 2005 au
Soudan. Les 304 projets à mettre en
place par 49 agences et organisations non
gouvernementales (ONG), couvrent une
multitude de secteurs : éducation et
formation, soutien et sécurité
alimentaire, aide au retour des
populations déplacées et des
réfugiés, état de droit et bonne
gouvernance, santé, eau et hygiène,
désarmement, démobilisation et
réintégration des anciens combattants.
Sur ces 1,5 milliard de dollars
demandés, 600 millions de dollars sont
destinés à venir en aide aux
populations de la région Ouest du
Darfour où vivent actuellement 2,2
million de personnes affectées par le
conflit dont 1,6 millions de personnes
déplacées.
Lundi
6 décembre 2004 : Le département américain de
l'Agriculture et l'Agence
des Etats-Unis pour le développement
international (USAID) ont
annoncé la fourniture d'une aide humanitaire de
200 000 tonnes de blé aux populations du
Darfour, région soumise à la guerre civile
depuis février 2003 faisant plus de 70 000 morts
selon des chiffres donnés par l'ONU et plus de
1,5 million de déplacés.
Samedi
11 décembre 2004 : Dans un communiqué rendu
public par l'Union
Africaine UA à Abuja au Nigéria,
où des négociations intersoudanaises doivent
reprendre samedi, le président de la Commission
de l'UA, Alpha Oumar Konaré, a "exhorté
toutes les parties à mettre immédiatement fin
à toutes les hostilités et exige qu'elles
respectent" les accords conclus de
cessez-le-feu et sur la sécurité.
Mardi
14 décembre 2004 : 2 Soudanais travaillant
pour l'ONG britannique "Save the
Children" ont été tués dimanche lors de
l'attaque de leur convoi sur la route principale
reliant Merching et Douma dans l'Etat du Darfour
du sud. Un communiqué de Radhia Achour,
porte-parole du représentant spécial au Soudan
du secrétaire général de l'ONU, précise que
le véhicule était clairement identifié comme
étant un véhicule humanitaire. L'ONU a annoncé
la suspension de ses opérations humanitaires
dans l'ouest du Soudan et demandé l'ouverture
d'une enquête par l'Union Africaine. ** Le
Mouvement de Libération du Soudan, SLM et le
Mouvement pour la Justice et l'Egalité, JEM,
mouvements rebelles de l'ouest du Soudan, se sont
retirés lundi soir des pourparlers de paix à
Abuja au Nigéria, accusant le gouvernement de
Khartoum de violer régulièrement l'accord de
cessez-le-feu.
Vendredi
17 décembre 2004 : L'ONU a indiqué mercredi
dans un communiqué que le conflit du Darfour,
touché par la guerre civile depuis février
2003, a fait environ 1,65 million de déplacés
sur une population totale d'environ 2,3 millions
d'habitants.
Mercredi
22 décembre 2004 : Assane Ba, porte-parole de
l'Union Africaine a annoncé
que les pourparlers inter-soudanais sur le
Darfour, qui se tenaient à Abuja la capitale du
Nigéria, reprendront en janvier 2005 indiquant
"ils ne sont pas clos mais interrompus
conformément au calendrier prévu par l'Union
Africaine". **
L'organisation caritative britannique "Save the Children"
(Sauvez les enfants) a annoncé mardi le retrait
des 350 membres de son personnel de la province
soudanaise du Darfour après la mort de 4
collègues au cours des 2 derniers mois.
Vendredi
24 décembre 2004 : Une épidémie de
poliomyélite a été découverte et 79 cas ont
déjà été recensés. La Mission préparatoire
des Nations Unies au Soudan (UNAMIS),
l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le
Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF)
ont convoqué jeudi une réunion d'urgence afin
d'enrayer au plus vite l'épidémie qui
"pourrait avoir de sérieuses conséquences,
s'étendre à d'autres pays voisins et
restreindre les mouvements de population".
L'équipe de l'ONU présente à Khartoum a
décidé de lancer une campagne de vaccination
qui démarrera au mois de janvier 2005 et
couvrira l'ensemble du pays. Plus de
détails : Qu'est-ce que la poliomyélite ? ; Zones d'endémie de la poliomyélite ; Progrès vers l'éradication
mondiale de la poliomyélite ; Lévolution de
lépidémiologie de la poliomyélite impose
un changement de tactique.
Lundi
27 décembre 2004 : Gutbi el-Mahdi, conseiller
politique du président Omar el-Bachir, a
déclaré que les négociateurs du gouvernement
et de l'Armée populaire de libération du Soudan
(APLS), principal groupe rebelle, sont parvenus
à un accord de paix, visant à mettre fin à 20
ans de guerre civile, qui devrait être signé,
au cours d'une cérémonie officielle, le 10
janvier 2005 à Khartoum. ** Le
gouvernement a par ailleurs fortement critiqué
le président américain George W Bush qui a
promulgué la "Loi de 2004 sur la paix
globale au Soudan" qui envoie selon lui, un
"message nocif" aux délégations du
gouvernement qui "négocient actuellement
avec les rebelles du sud-Soudan et du
Darfour".
Mercredi
29 décembre 2004 : Lors d'un point de presse
mardi au siège de l'ONU à New York, le Bureau
de la Coordination des Affaires humanitaires de
l'ONU (OCHA) a fait savoir que
"le Programme alimentaire mondial (PAM) a
décidé de suspendre ses 3 convois alimentaires
de 70 camions transportant 1,3 millions de tonnes
de nourriture à destination d'El Fasher et de
Nyala dans la région du Darfour après l'attaque
menée lundi par les forces rebelles contre le
marché de la ville de Ghubaysh, dans le Ouest
Kordofan, et les représailles du Gouvernement
soudanais qui ont suivi". L'ONU s'est dite
"très préoccupée par le fait que les
forces rebelles du Darfour aient volé au cours
des 2 dernières semaines 13 camions tout terrain
appartenant au PAM et d'autres véhicules des
agences humanitaires présentes dans la
région", soulignant que "les groupes
rebelles qui les ont volés les utilisent
maintenant à des fins militaires".
Vendredi
31 décembre 2004 : LIBYE : Sur
l'initiative du chef de l'Etat, Mouammar Kadhafi,
un forum inter-soudanais s'ouvrira les 1er et 2
janvier 2005 dans la capitale Tripoli. Plus de
400 personnes se retrouveront dont des
représentants des 2 principaux mouvements
rebelles et du gouvernement soudanais. Les
pourparlers de paix entre Khartoum et les
rebelles avaient été suspendus le 21 décembre
2004 pour une durée indéterminée, après le
rejet par les rebelles d'une médiation libyenne.
L'Union africaine, qui organise les
négociations, avait demandé à la Libye de
mener une médiation pour tenter de sauver les
pourparlers sur le Darfour.