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LES ARCHIVES DECEMBRE 2006 DE L'IRAN
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- Lundi 4 décembre 2006 : Dans
une interview donnée samedi 2 décembre
2006 à la chaîne de télévision
qatariotee al-Jazeera,
le président Mahmoud Ahmadinejad a
estimé que "les Etats-Unis et la
Grande-Bretagne veulent se retirer d'Irak
mais ils veulent laisser après leur
départ une terre brûlée. Les
Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont
semé la discorde entre les Irakiens
sunnites, chiites et kurdes"
ajoutant : "Le peuple irakien doit
gouverner lui-même son pays, sans aucune
ingérence extérieure. Le principal
problème aujourd'hui est la présence
des Américains en Irak. S'ils s'en vont
de ce pays, ce sera une bonne oeuvre pour
les Irakiens". **
Le parlement a
approuvé le 19 novembre 2006, malgré
l'opposition du président Mahmoud Ahmadinejad un
projet de loi qui demande aux
départements gouvernementaux
intéressés d'inspecter les empreintes
digitales de tous les Américains
arrivant en Iran. Le Conseil des gardiens
de la Révolution, chargé déterminer la
compatibilité des lois avec les règles
d'Islam et la Constitution avant qu'elles
ne deviennent loi, a accepté cette
législation. Les Etats-Unis appliquent
cette mesure vis-à-vis des voyageurs
iraniens. ** Le
Premier ministre turc Recep Tayyip
Erdogan est arrivé samedi
2 décembre 2006 à Ankara, accompagné
du ministre de lEnergie Hilmi
Gülern. Il a rencontré dimanche 3
décembre 2006 le guide suprême,
layatollah Ali Khamenei, le
président Mahmoud Ahmadinejad, le
ministre des Affaires étrangères
Manouchehr Mottaki et le vice-président
Parviz Davoudi. Ces entretiens portent
sur "les questions touchant le monde
islamique, les affaires régionales et
les relations bilatérales", selon
la télévision nationale.
Samedi
9 décembre 2006 : En visite de 4 jours à
Téhéran, le premier ministre palestinien, et
chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a
déclaré vendredi 8 décembre 2006 dans un
discours à l'université de Téhéran, que
"le Hamas ne reconnaîtrait jamais "le
régime sioniste des usurpateurs" (NDLR.
Israël) et lutterait "jusqu'à la
libération totale de Beit al-Mouqadass (NDLR.
Jérusalem) et de la terre palestinienne".
Il a conclu en ces termes : "L'arrogance (du
monde) et les sionistes (...) exigent que nous
reconnaissions l'usurpation de notre terre, que
nous arrêtions le jihad et la résistance et
respections les engagements signés"
antérieurement "mais j'affirme à cette
tribune que cela ne se produira jamais".
Lundi
11 décembre 2006 : Le président, Mahmoud
Ahmadinejad, a annoncé que 3 000
centrifugeuses d'enrichissement d'uranium avaient
déjà été installées au centre nucléaire de
Natanz. Il a indiqué que la mise en place de ces
centrifugeuses avait eu lieu dans le cadre du
programme de la République islamique d'Iran
prévoyant le "lancement des 60 000
centrifugeuses nécessaires pour enrichir de
l'uranium en quantités industrielles".
Mardi
12 décembre 2006 : Ouverture lundi 11 et mardi
12 décembre 2006 à Téhéran d'une conférence
internationale sur l'Holocauste à
laquelle participent 67 universitaires issus de
30 pays. La conférence est sponsorisée par
lIPIS, lInstitut dEtudes
politiques et internationales,
étroitement lié au Ministère iranien des
affaires étrangères. Elle a pour but de
"pour permettre aux historiens de clarifier
les aspects cachés" de la Shoah. Cette
conférence entend "créer des opportunités
pour une recherche scientifique à propos des
aspects cachés et non cachés du plus important
événement politique du XXe siècle pour
quil soit plus transparent".
LInstitut détudes politiques et
internationales du ministère iranien des
Affaires étrangères appelle les étudiants et
chercheurs "à envoyer leurs papiers avec
des explications scientifiques sur le sujet afin
de participer à la conférence". Le
vice-ministre iranien des affaires étrangères
Manouchehr Mohammadi a expliqué dans un
communiqué quil sagit "pour
lIran de répondre aux attaques formulées
par les pays occidentaux aux propos tenus par le
président iranien Ahmadinejad au sujet de la
Shoah en 2005". Le président, Mahmoud
Ahmadinejad, avait
qualifié la Shoah de "mythe" et la
destruction des Juifs comme "largement
exagérée, dans le but dutiliser
lHolocauste comme un instrument de
propagande au service des intérêts juifs et
dIsraël". Manouchehr Mohammadi a
affirmé que "la conférence représente une
opportunité pour que les 2 parties
sexpliquent et quelles puissent
communiquer leurs articles et leurs opinions en
toute liberté, et sans idées
préconçues." Les participants ont été
invités à remettre un essai traitant de
lun des thèmes parmi les trente sujets de
réflexion proposés, tels que : "la nature
de lantisémitisme", "les Juifs,
lIran et lIslam", "le
Sionisme", "les chambres à gaz
peuvent-elles être prouvées ou niées ? ",
"la liberté dexpression", et
"ce que la loi réserve à ceux qui nient
lHolocauste." Intervenant devant les
membres de cette conférence, Manouchehr Mottaki
a indiqué que "cette conférence
internationale sur l'Holocauste "a pour but
de permettre aux scientifiques qui n'ont pas la
possibilité de le faire en Europe, qui prétend
à la liberté de parole, de se prononcer sur cet
événement historique" ajoutant : "Il
n'y a aucune différence entre les victimes
innocentes des nazis et celles qui ont été
tuées en Corée, au Vietnam et qu'on continue de
tuer en Irak, en Afghanistan et en
Palestine". Il a conclu : "Aucun cas de
racisme ou d'antisémitisme n'a été constaté
de toute l'histoire de l'Iran, aussi bien pendant
la période préislamique qu'au cours des
époques suivantes".
Mercredi
13 décembre 2006 : S'exprimant devant les
participants à conférence internationale sur l'Holocauste, qui s'est
ouverte lundi 11 décembre 2006 à Téhéran, le
président Mahmoud
Ahmadinejad a déclaré mardi
12 décembre 2006 qu'Israël allait
"bientôt disparaître tout comme l'Union
soviétique a disparu" ajoutant :
"L'Iran est votre pays et le pays de tous
les libres penseurs". Il a ajouté :
"Aujourd'hui l'holocauste est devenu une
idole pour les grandes puissances (...) Peu
importe si l'Holocauste se soit produit ou pas,
peu importe si son ampleur est grande ou
limitée, il s'agit d'un prétexte pour créer
une base pour agresser et menacer les pays de la
région". L'Iran, qui compte une communauté
forte de 25 000 juifs, soit la plus grosse
communauté juive du Moyen-Orient en dehors
dIsraël, ne reconnaît pas l'existence
d'Israël et soutient les mouvements de
résistance palestiniens, notamment le
gouvernement issu du Hamas. 67 chercheurs et
universitaires de 30 pays participent à cette
conférence, dont lancien universitaire
français Robert Faurisson, condamné en octobre
2006 à Paris à 3 mois de prison avec sursis
pour "complicité de contestation de
lexistence de crime contre
lhumanité". Il avait nié la
réalité du génocide et lexistence des
chambres à gaz sur la chaîne satellitaire
iranienne (gouvernementale) Sahar, en février
2005. A 77 ans, il a déjà été condamné à 5
reprises pour ses propos négationnistes. On
trouve également David Duke, ancien sénateur
républicain américain, de Louisiane, et ancien
membre du Ku Klux Klan, Georges
Thiel, ancien conseiller régional Front national
(FN) condamné en France pour des propos
révisionnistes, qui a réaffirmé que
l'Holocauste était un "énorme
mensonge". des membres dorganisations
juives anti-sionistes qui rejettent
lexistence dIsraël et arborent le
drapeau israélien barré, comme le rabbin
britannique Ahron Cohen venu
donner "le point de vue des
ultra-orthodoxes", et estime qu'"il
(NDLR. L'Holocauste) ne peut en aucune manière
être utilisé pour justifier les injustices qui
frappent les Palestiniens"sont présents à
cette réunion internationale. Le rabbin Yisroel Dovid Weiss, qui ne
nie pas l'Holocauste, a expliqué être venu
"pour révéler au monde le détournement de
l'Holocauste par les sionistes et l'Etat
d'Israël". Lhistorien David Irving,
qui purge une peine de 3 ans de prison pour
négationnisme en Autriche, naura pu faire
le déplacement. Mais son livre, "La guerre
dHitler", est en vente sur le lieu de
la conférence. Moris Motamed, seul représentant
juif au Parlement iranien, a déclaré à
l'agence de presse Reuters que
"cette conférence inquiète les membres de
sa communauté : "Nier lholocauste est
une insulte. En organisant cette conférence, le
gouvernement continue dinsulter la
communauté juive". La communauté
internationale a condamné d'une seule fois cette
conférence sur l'Holocauste. Le Premier ministre
israélien Ehud Olmert l'a
qualifiée de nauséabonde.
Washington a parlé de "geste honteux et
stupéfiant", tandis que le ministre
français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, exprimait
"son inquiétude". Plus de détails : Antisémitisme
Vendredi
15 décembre 2006 : Mohammad Ali Hosseini,
porte-parole du ministère des Affaires
étrangères de l'Iran, a appelé mercredi 13
décembre 2006 le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre
des mesures après la déclaration télévisée
sur une chaîne allemande du premier ministre
israélien Ehud Olmert qui
laisse entendre qu'Israël possède des armes
nucléaires. Mohammad Ali Hosseini a déclaré :
"L'aveu du bureau du Premier ministre
israélien montre la véritable menace militaire
envers la sécurité des pays islamiques et la
stabilité au Moyen-Orient et révèle les plans
maléfiques de ce régime pour mettre à
exécution ces menaces". Il a ajouté :
"Il est maintenant urgent que le Conseil de
sécurité de l'ONU adopte des solutions rapides
et efficaces, de même que l'Organisation de la
conférence islamique et d'autres organisations
régionales, afin de lutter contre ces
menaces".
Lundi
18 décembre 2006 : Lors d'un entretien, samedi
16 décembre 2006 avec l'émissaire koweïtien,
Mohammad Dhaifullah Sharar, en visite en Iran, le
président Mahmoud
Ahmadinejad a déclaré que "la
République islamique d'Iran est prêt à fournir
aux pays voisins ses expériences précieuses
expériences et réalisations dans le domaine de
l'énergie nucléaire paficique, en tant qu'une
source énergétique propre en remplacement du
pétrole". Lors du
sommet annuel du Conseil de
coopération du Golfe (GCC, Gulf Cooperation
Council), samedi 9 décembre 2006, à Ryad,
la capitale, les 6 pays du CCG (Arabie saoudite,
Koweït, Qatar, Oman, Bahreïn et Emirats arabes
unis) avaient annoncé qu'ils développeraient
l'utilisation pacifique de la technologie
nucléaire.
Jeudi
21 décembre 2006 : Aux termes d'une nouvelle
réunion informelle des ambassadeurs des 6 pays
chargés du programme nucléaire iranien à l'ONU
(Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne,
France et Allemagne), un nouveau projet de
résolution a été élaboré imposant des
sanctions à l'Iran, notamment des restrictions
de voyage "d'un caractère pas complètement
contraignant". Ce projet sera proposé au
vote dès vendredi 22 décembre 2006 devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Vendredi
22 décembre 2006 : Après les élections
municipales du vendredi 15 décembre 2006 où
plus de 40 millions d'Iraniens étaient appelés
à choisir les 86 membres de l'Assemblée des
experts, sur 164 candidats, et environ 113 000
conseillers municipaux, parmi 247 000 candidats,
les résultats officiels ont été annoncés
jeudi 21 décembre 2006. Les partis favorables au
président Mahmoud
Ahmadinejad, ont perdu face aux
conservateurs modérés et aux réformateurs.
Lundi
25 décembre 2006 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté
samedi 23 décembre 2006 la résolution 1737
(2006) imposant des sanctions à l'Iran, lui
interdisant de poursuivre son programme
nucléaire et balistique, et demandant aux Etats
Membres de cesser tout transfert de technologie
sensible à ce pays. Cette interdiction s'étend
à "la fourniture à l'Iran de toute
assistance ou formation technique, de toute aide
financière" liés à la "fourniture,
à la vente, au transfert, à la fabrication ou
à l'utilisation des articles, matières,
équipements, biens et technologies
prohibés". La résolution contient en
annexe une liste de personnes et d'entités pour
lequel le Conseil a demandé le gel des fonds,
avoirs financiers et ressources économiques.
Elle prévoit en outre de créer un comité
spécial chargé de suivre l'application des
sanctions. Cette résolution a été adoptée sur
la base de l'Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Si le
Chapitre VII prévoit les actions "en cas de
menace contre la paix, de rupture de la paix et
d'acte d'agression", l'Article 41 concerne
les "mesures n'impliquant pas l'emploi de la
force armée". L'ambassadeur de l'Iran
auprès de l'ONU, Javad Zarif, a accusé le
Conseil de sécurité et les Etats-Unis
d'appliquer "deux poids, deux mesures en
sanctionnant l'Iran tout en fermant les yeux sur
l'arsenal nucléaire d'Israël". Il a
indiqué : "Depuis le début des
négociations, leur seul objectif a toujours
été dimposer, puis de prolonger et de
perpétuer la suspension des droits iraniens
selon leurs décisions arbitraires. Trouver des
solutions na jamais fait partie de leurs
objectifs". ** En
représailles à l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de
sanctions à son encontre, le le principal
négociateur pour le nucléaire iranien Ali
Larijani a annoncé dimanche 24 décembre 2006
dans une interview au quotidien
"Kayhan", la mise en marche immédiate
de 3 000 centrifugeuses pour enrichir de
l'uranium.
Jeudi
28 décembre 2006 : Le parlement a adopté,
mercredi 27 décembre 2006, par 160 voix sur 203
votants, une loi qui stipule que "le
gouvernement se doit de réviser sa coopération
avec l'Agence Internationale à l'Energie
Atomique" (AIEA) après
l'adoption, le 23 décembre 2006 par le Conseil
de sécurité de l'ONU de la résolution 1737 qui
inflige des sanctions à l'Iran après son refus
de stopper son enrichissement d'uranium, et
"presse le gouvernement d'accélérer le
programme nucléaire".
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