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LES ARCHIVES DE L'IRAK MARS 2006

Mercredi 1er mars 2006 : L'ancien président déchu Saddam Hussein, qui a mis fin à sa grève de la faim, a comparu mardi 28 février 2006 lors d'une nouvelle audience du Tribunal Spécial Irakien, tribunal d'exception mis en place par l’ancien administrateur américain Paul Bremer, mis en place 3 jours avant sa capture, le 10 décembre 2003. Ses avocats ont demandé l'ajournement des débats et la révocation du président du tribunal. ** 3 attentats à la bombe ont été perpétrés mardi 28 février 2006 à Bagdad la capitale faisant au moins 30 morts et près de 130 blessés. ** Le gouvernement a communiqué le bilan officiel des affrontements qui sont intervenus après l'attentat commis mercredi 22 février 2006 contre la Mosquée d'Or de Samarra : 379 morts et 458 blessés.

Jeudi 2 mars 2006 : Lors de la nouvelle audience de son procès mercredi 1er mars 2006, devant le Tribunal Spécial Irakien, tribunal d'exception mis en place par l’ancien administrateur américain Paul Bremer, le 10 décembre 2003, 3 jours avant sa capture, l'ancien président déchu, Saddam Hussein, a contesté les fondements de son procès - la condamnation à mort en 1982 de 143 chiites habitant à Doujaïl, au nord de Bagdad, en représailles à une attaque contre le convoi présidentiel, déclarant : "Où est le crime ? Où est le crime ?. Si juger un suspect accusé de tirer sur un chef d'Etat - peu importe son nom - est considéré comme un crime, alors vous avez le chef d'Etat entre vos mains. Jugez-le". Il a appelé à la libération des 7 co-accusés affirmant "qu'il est le seul responsable". Lire notre édition du 20 octobre 2005. ** Une bombe a explosé mercredi dans le centre de Bagdad, au passage d'une patrouille de police, faisant 6 morts et 15 blessés, parmi les civils. Une autre bombe a explosé une heure plus tard sur un marché bondé, dans un quartier à majorité chiite dans le sud-est de Bagdad faisant une trentaine de morts et une soixantaine de blessés. ** Lors d'une embuscade tendue par un groupe d'hommes armés contre un convoi de police lancée à environ 70 kilomètres au nord-est de Tikrit, 5 policiers ont été tués et 11 blessés.

Vendredi 3 mars 2006 : Le gouvernement a instauré le couvre-feu pour la journée de vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire. ** Adnane Doulaïmi a été la cible d'un attentat jeudi 2 mars 2006. Des inconnus armés ont ouvert le feu sur le véhicule de l'un des dirigeants du Front irakien de la Concorde, principale formation politique sunnite du pays, dans un quartier ouest de Bagdad la capitale. Un de ses gardes du corps a été tué. ** Une bombe a explosé dans un quartier chiite dans le nord-est de Bagdad faisant 8 morts et 14 blessés. ** Un attentat a été perpétré dans un minibus dans l'est de Bagdad faisant 5 morts et 10 blessés. ** Un poste de police et de l'armée situé à une trentaine de kilomètres au nord de Samarra a été attaqué faisant 10 morts dont 6 soldats et 4 policiers. ** A Bassorah, un responsable religieux sunnite a été abattu à sa sortie de la mosquée.

Samedi 4 mars 2006 : John Pace, membre jusqu'en février 2006 de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak (MINUA. En anglais UNAMI) a indiqué à l'agence de presse américaine "Associated Press" que "la situation des droits de l'homme en Irak est aujourd'hui aussi mauvaise que durant le régime de Saddam Hussein. Les assassinats et tortures sont monnaie courante, et les employés des morgues font l'objet de menaces, tant de la part des miliciens pro-gouvernementaux que des insurgés: on leur conseille très fortement de ne pas se pencher sur la cause des décès. Sous Saddam, si vous acceptiez de renoncer à vos droits fondamentaux à la liberté d'expression, vous étiez plus ou moins OK physiquement. Mais aujourd'hui, non. Vous avez ici une situation primitive, chaotique, où chacun peut faire ce qu'il veut à quiconque". ** Un Irakien de 39 ans est décédé des suites de la grippe aviaire ce qui porte à 174 le nombre de cas humains de la grippe aviaire officiellement confirmés depuis 2003 et à 94 le nombre de personnes ayant succombé à la maladie, selon un communiqué publié jeudi 2 mars 2006 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Un foyer de grippe aviaire a été également signalé dans un élevage de volailles dans les provinces de Souleïmaniyeh et Missan.

Lundi 6 mars 2006 : Un groupe d'hommes a attaqué dimanche la mosquée sunnite Al-Nour située dans l'ouest de Bagdad la capitale faisant 3 morts et 7 blessés. Selon l'imam, Cheikh Chaker Mahmoud, "les assaillants portaient des uniformes militaires et ont utilisé les mêmes voitures que celles du ministère de l'Intérieur".

Mardi 7 mars 2006 : Lors d'une conférence de presse du 3 mars 2006 au Palais des Nations à Genève en Suisse, le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) Ron Redmond s'est dit "profondément préoccupé" par la sécurité de milliers de réfugiés palestiniens en Irak considérés comme injustement "favorisés" sous le régime de Saddam Hussein, dont certains auraient été la cible des violences incessantes qui frappent ce pays. Ron Redmond a précisé que "la semaine dernière, l'UNHCR a reçu des rapports qui font état de la mort de 10 Palestiniens à Bagdad et de l'enlèvement de plusieurs autres. Le quartier palestinien d'al-Baladeyat a été récemment le théâtre de grandes violences jusqu'à l'intervention des forces militaires américaines". Le UNHCR a précisé que "23 000 Palestiniens ont été enregistrés par l'UNHCR à Bagdad après la guerre de 2003. D'autres groupes moins importants et non enregistrés, résident à Mossoul et Bassorah. En tout, le gouvernement irakien estime qu'il y aurait au moins 34 000 Palestiniens en Irak qui, pour la plupart d'entre eux se trouvent dans une situation très précaire. Quelques partis irakiens considèrent les Palestiniens, qui sont des musulmans sunnites, comme des ennemis, bien qu'ils n'aient pas été impliqués dans les violences qui secouent le pays". Les réfugiés palestiniens sont arrivés en Iraq au cours de trois grandes vagues successives: en 1948, en 1967 et en 1991. Ils ont bénéficié de la protection et de l'aide de l'ancien régime qualifiées d'"injustice" par une fraction de la population irakienne. Et le UNHCR de conclure : "Les Palestiniens ont été soumis, ces dernières années, à des expulsions, des menaces et du harcèlement. De nombreuses familles palestiniennes ont ainsi quitté Bagdad pour aller à Gaza, en Syrie ou en Jordanie". ** Plusieurs attentats à la voiture piégée ont été perpétrés lundi dans la capitale Bagdad faisant 3 morts et une dizaine de blessés. ** Dans un rapport rendu public lundi 6 mars 2006, et intitulé "Au-delà d’Abou Ghraib : la détention et la torture en Irak" (en anglais : Beyond Abu Ghraib: Detention and Torture in Iraq), l'organisation de défense des droits de l'Homme, Amnesty International révèle que "des milliers de personnes détenues par la Force multinationale (FMN) en Irak, dirigée par les Etats-Unis, sont prises au piège dans un système de détention arbitraire qui bafoue leurs droits élémentaire". Selon Amnesty, "3 ans après avoir renversé Saddam Hussein, la coalition conduite par les Etats-Unis n’a pas mis en place les mesures permettant de respecter les droits élémentaires des détenus sous son contrôle, ni de protéger ces personnes contre des actes éventuels de torture et d’autres violences. Le système de détention mis en place est arbitraire et rend possibles les violences". Ajoutant : "Certaines personnes sont détenues par la FMN sans inculpation ni jugement depuis plus de deux ans, sans avoir pu remettre en cause les raisons de leur détention. Ces personnes risquent de rester en détention pendant des années encore, sur la base d’informations auxquelles elles n’ont pas accès. Les systèmes d’examen des affaires des détenus utilisés par le Royaume-Uni et les Etats-Unis ne sont pas conformes aux normes internationales, notamment en ce qui concerne la nécessité d’un contrôle judiciaire. En outre, les détenus se voient régulièrement refuser l’accès à des avocats ou à leurs familles". Amnesty International constate avec inquiétude que "ces affaires et les allégations de torture n’ont pas fait l’objet d’enquêtes réelles, et que les responsables n’ont pas dû rendre de comptes. Les enquêtes que le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont faites sur les atteintes aux droits humains commises par leurs forces armées portaient généralement sur du personnel militaire subalterne, et les peines prononcées ne correspondaient pas à la gravité des infractions". Et de conclure : La FMN et les autorités irakiennes doivent en particulier faire en sorte que les droits des détenus soient pleinement respectés, que toutes les allégations de torture et autres violences fassent l’objet d’une enquête prompte et approfondie, et que les personnes ayant ordonné ou commis ces violences, quel que soit leur rang, soient traduites en justice".

Mercredi 8 mars 2006 : "Le général Moubder Haterm, commandant de la Sixième division de l'armée irakienne déployée à Bagdad, a été tué dans l'ouest de Bagdad par un tireur isolé" selon un communiqué du ministère de l'Intérieur. ** 13 personnes ont été tuées et 33 autres blessées dans 17 attentats distincts, dont 7 à la voiture piégée perpétrés dans tout le pays.

Jeudi 9 mars 2006 : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a publié mardi son rapport, qui analyse la situation en Irak ces 3 derniers mois. Il s'est insurgé contre "la détention arbitraire de milliers de personnes en Irak par la coalition dirigée par les Etats-Unis et par les autorités irakiennes" qui "constitue une violation du droit international". Le secrétaire général de l'ONU a également regretté que "les résultats d'une enquête sur des abus présumés de prisonniers dans des prisons du ministère de l`Intérieur irakien n'ont pas été rendus publics, comme cela avait été promis pour la fin novembre 2005". ** Une cinquantaine d'employés d'une société de sécurité privée à Bagdad ont été enlevés mercredi 8 mars 2006 par un groupe d'hommes armés. ** 24 corps ont été trouvés dans plusieurs quartiers de la capitale. ** 11 personnes ont été tuées dans des attentats et autres violences. Un soldat américain a été tué par l'explosion d'une bombe au passage de son convoi près de Tal Afar dans le nord-ouest du pays.

Vendredi 10 mars 2006 : Le chef radical chiite Moqtada Sadr a annoncé le report sine die de la manifestation unitaire prévue à Bagdad "en raison de la situation sécuritaire et de possibles attaques contre les manifestants". ** Le Conseil présidentiel, composé du chef de l'Etat kurde, du sunnite Ghazi al-Yaouar et du chiite Adel Abdel Mehdi, a annoncé que la réunion inaugurale du Parlement se tiendrait le 19 mars 2006. Les chiites conservateurs de l'Alliance Unifiée Irakienne (AUI), qui détiennent 128 des 275 sièges du Parlement, avait demandé ce report. Le président, Jalal Talabani, opposé à la reconduction dans ses fonctions du Premier ministre chiite Ibrahim Jaafari, candidat de l'AUI, avait proposé dans un premier temps que la séance ait lieu le 12 mars 2006, conformément à la Constitution adoptée le 15 octobre 2005 par référendum. ** 16 Irakiens, dont un officier de police et 2 soldats, ont été tués et plus de 40 blessés dans une série d'attaques, dont 2 attentats à la voiture piégée à Bagdad, selon le ministère de l'Intérieur et des sources hospitalières. ** 13 "insurgés" accusés "d'actes terroristes ayant coûté la vie à plusieurs citoyens innocents" ont été exécutés. Les premières peines capitales remontent au 1er septembre 2005 où un Kurde et 2 Sunnites accusés d'appartenir au groupe islamiste Ansar al-Sunna (Les partisans des préceptes du prophète), lié au réseau terroriste Al-Qaïda, avaient été exécutés. L'application de la peine capitale avait été gelée en mars 2003 par Paul Bremer, l'ancien administrateur américain de l'Irak et rétablie le 30 juin 2004.

Samedi 11 mars 2006 : Les quelque 4 500 détenus de la prison irakienne d'Abou Ghraïb ( ! photos choquantes), près de Bagdad, la capitale, sous contrôle américain, vont être "transférer d'ici les 3 prochains mois vers un autre centre de détention à Camp Cropper, près de l'aéroport de Bagdad, a indiqué jeudi 10 mars 2006 le porte-parole américain chargé des centres de détention, le lieutenant-colonel Keir-Kevin Curry, qui a ajouté que la prison d'Abou Ghraib sera ensuite fermée. Rappelons que le 28 avril 2004, la presse a diffusé une série de photos montrant les mauvais traitements, sévices et actes de torture infligés aux prisonniers irakiens par des militaire américains. Plus de détails : Lire notre édition du 7 mars 2006 ; Le rapport d'Amnesty International en date du 6 mars 2006 : "Au-delà d’Abou Ghraib : la détention et la torture en Irak" (en anglais : Beyond Abu Ghraib : Detention and Torture in Iraq)

Lundi 13 mars 2006 : Au moins 5 voitures piégées ont explosé simultanément dimanche dans la banlieue chiite de la capitale Bagdad faisant une cinquantaine de morts et plus de 200 blessés. ** Le procès de Saddam Hussein pour crimes contre l'humanité, débuté le 19 octobre 2005, devant le Tribunal Spécial Irakien, tribunal d'exception mis en place par l’ancien administrateur américain Paul Bremer, le 10 décembre 2003, 3 jours avant sa capture, a repris après 10 jours de suspension. Le procureur Jaafar al-Moussaoui a affirmé, dans une interview diffusée par la chaîne de télévision officielle al-Iraqiya, créée par les Etats-Unis qui veulent en faire "la future BBC irakienne", que "si le Haut tribunal pénal prononce la peine capitale contre des accusés dans l'affaire de Doujaïl, la loi est claire, il faut exécuter la sentence dans les 30 jours suivant la ratification par la Cour d'appel du tribunal". Il a ajouté : "Concernant les autres procès (dans lesquels ils sont accusés), le tribunal jugera les prévenus encore vivants, car ceux qui ont été exécutés ne peuvent plus être poursuivis". Rappelons que le premier ministre Iyad Allaoui a fait fermer, en août 2004, pour une période indéterminée, les bureaux du réseau de télévision qatariote Al-Jazeera à Bagdad, affirmant que "sa façon de couvrir les nombreux enlèvements encourageait les terroristes". Lire notre édition du 20 octobre 2005 ** Le président Jalal Talabani a annoncé que la séance inaugurale du nouveau Parlement aurait lieu le 16 mars 2006, et non le 19 comme annoncé auparavant, pour permettre aux forces de sécurité de se consacrer à la protection des manifestations chiites qui doivent marquer le 40ème jour du deuil chiite de l'Achoura, le 20 mars.
 
Mardi 14 mars 2006 : 56 partis communistes et ouvriers de 50 pays différents ont demandé le "retrait immédiat" des forces d'occupation en Irak. Les protestataires ont également exprimé leur soutien à la résistance irakienne. ** Les dépouilles de 21 Irakiens tués par balles ont été découvertes, lundi 13 mars 2006 en Irak, dont 19 à Bagdad.

Jeudi 16 mars 2006 : Le général George Casey, chef des forces américaines en Irak, a annoncé mercredi 15 mars 2006 dans un communiqué qu'un bataillon supplémentaire d'au moins 700 hommes positionné actuellement au Koweit sera envoyé à Bagdad pour renforcer la sécurité lors de la session inaugurale jeudi du Parlement irakien et de l'afflux de pèlerins chiites à Kerbala ce week-end. ** Le président du tribunal Raouf Abdel-Rahman a ordonné mercredi 15 mars 2006 que l'audition de Saddam Hussein se fasse à huis clos après que l'ancien président ait refusé de cesser ses déclarations politiques, et ordonné aux journalistes de quitter la salle de presse. Le procès a été ajourné au 5 avril 2006. ** L'armée américaine a lancé un raid mercredi 15 mars 2006 à Isahaqi, dans le centre du pays rasant une maison d'habitation. Les 11 occupants de la maison, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués au cours de cette opération. L'armée américaine a confirmé l'opération, parlant de "4 morts et de l'arrestation d'un chef de l'insurrection irakienne".

Vendredi 17 mars 2006 : La première session du Parlement, depuis les élections générales du 15 décembre 2005, n'a duré que 40 minutes et a été suspendue après la prestation de serment collective des 275 députés de l'Assemblée nationale. le président du parlement, Hachim al-Hassani, a déclaré dans son discours inaugural que "les échecs essuyés en matière de sécurité, de politique et d'économie, pèsent lourdement sur les nouveaux parlement et gouvernement".

Samedi 18 mars 2006 : Plus de 1 500 soldats irakiens et américains ont lancé une opération aérienne de grande envergure dans la région de Samarra à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad afin "de sécuriser la zone et détruire les caches d'armes et d'explosifs". La mosquée d'or de Samarra, l'un des principaux lieux saints chiites, avait été détruite le 22 février 2006 par un attentat qui avait entraîné des violences interreligieuses. 1 500 hommes, 50 appareils, avions et hélicoptères et 200 véhicules militaires sont mobilisés. C'est l'offensive aérienne la plus importante depuis l'invasion de l'Irak en 2003.

Lundi 20 mars 2006 : De nombreuses manifestations ont été organisées dimanche 19 mars 2006 dans le monde entier à l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion américaine de l'Irak, le 19 mars 2003. Aux Etats-Unis, plusieurs centaines de pacifistes ont demandé le retrait des troupes américaines d'Irak. Au Brésil plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour protester contre la présence de bases militaires américaines en Amérique latine. ** Plusieurs missiles ont été tirés sur la ville sainte de Kerbala alors que plusieurs millions de pèlerins s'apprêtent à célébré le 40e jour de l'Achoura, qui commémore le martyre en 680 de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet. Il n'y a eu aucune victime. ** L'armée américaine a lancé une attaque sur la ville de Doulouiyah en représailles à l'attaque de leur convoi. 8 civils irakiens ont été tués au cours de cette opération dont un enfant de 8 ans.

Mardi 21 mars 2006 : Selon plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse, dont Reporters sans frontières (RSF), le Comité de protection des journalistes (Committee to Protect Journalists, CPJ) et la Campagne internationale pour un emblème de presse (PEC), la guerre en Irak, qui a fêté le 19 mars 2006 son troisième anniversaire, est le conflit le plus meurtrier pour les médias depuis la Seconde guerre mondiale. 86 journalistes ont été tués, soit davantage que pendant les guerres du Vietnam (63), d'Algérie (77) et d'ex-Yougoslavie (49). Selon le rapport de RSF intitulé "L'hécatombe irakienne - 20 mars 2003 – 20 mars 2006 - Trois années de guerre : 86 journalistes et collaborateurs des médias tués, 38 enlevés" (format pdf) depuis le 20 mars 2003, 77% des journalistes et collaborateurs des medias tués étaient de nationalité irakienne, 11% d'autres pays arabes, 8% Européens, 5% Américains (quatre), 2% Australiens, 2% Japonais. Au total, 14 pays ont perdu un de leurs journalistes en Irak. Ils appartenaient à 41 medias différents. ** L’armée américaine a libéré lundi 20 mars 2006 350 détenus. Actuellement environ 14 000 Irakiens sont détenus dans 4 prisons américaines en Irak.

Jeudi 23 mars 2006 : Un groupe d'hommes armés a lancé une attaque mercredi 22 mars 2006 contre un commissariat et le tribunal de la ville de Moqdadiyah, située à une centaine de kilomètres au nord-est de Bagdad, tuant 18 policiers et en blessant une dizaine d'autres. 32 prisonniers, accusés de terrorisme, ont été libérés. Une vingtaine de voitures de police a été incendiée.

Vendredi 24 mars 2006 : Les forces américaines ont annoncé une opération militaire conjointe avec l'armée irakienne à Abou Ghraïb, à Bagdad la capitale visant "à trouver et détruire des caches terroristes". 1 400 soldats sont mobilisés dans cette opération. ** Le Britannique Norman Kember, 74 ans, et les Canadiens James Loney, 41 ans, et Harmeet Singh Sooden, 32 ans, membres de l'ONG "Christian Peacemaker Teams" enlevés le 26 novembre 2005, avec l'Américain Tom Fox, dont le corps criblé de balles a été retrouvé le 10 mars 2006 à Bagdad, ont été libérés jeudi 23 mars 2006 lors d'une opération menée conjointement par l'armée américaine et irakienne dans l'ouest de Bagdad la capitale.** Un attentat à la voiture piégée a été perpétré jeudi 23 mars 2006 près du siège de la police criminelle à Bagdad faisant 15 morts et 32 blessés. ** Alors que les violences se multiplient dans tout le pays, le Premier ministre irakien Ibrahim Jaafari, chiite, a estimé que son pays ne connaît "ni guerre civile, ni conflit confessionnel".

Samedi 25 mars 2006 : 5 personnes ont été tuées et une quinzaine d'autres blessées lors d'un attentat à l'heure de la prière dans la mosquée sunnite de Khalès. ** Le convoi du député chiite, Modhar Chawkat, a été attaqué dans l'ouest de Bagdad la capitale blessant 3 gardes-du-corps.

Lundi 27 mars 2006 : L'armée américaine a lancé un raid dimanche 26 mars 2006 contre une mosquée chiite de Bagdad où des fidèles assistaient à une cérémonie à la mémoire d'un chiite tué dans une attaque rebelle, provoquant la colère des fidèles, faisant 17 morts et 5 blessés. Abdul-Zahra al-Souaidi, responsable du bureau de Moqtada al-Sadr à Bagdad, a affirmé que des militaires irakiens et américains avaient ouvert le feu sur la mosquée chiite al-Moustafa dans le quartier Our, tuant 18 personnes. Il a qualifié cette opération d'attaque injustifiée. La police irakienne a fait état d'un bilan de 22 morts et de 8 blessés.

Mardi 28 mars 2006 : Un attentat suicide a été perpétré lundi 27 mars 2006 devant un centre de recrutement de l'armée irakienne près de Tal Afar dans le nord du pays, faisant 40 morts et 30 blessés. ** Des hommes armés ont enlevé lundi à Bagdad 16 employés d'une société irakienne d'import-export. Les raisons de cet enlèvement ne sont pas encore connues. ** Une roquette a été tirée lundi 27 mars 2006 contre le quartier général du parti chiite Fadhila faisant 7 morts et 35 blessés. ** Hussein al Tahan, gouverneur de la ville de Bagdad, a annoncé qu'il suspendait "toute coopération avec les forces américaines jusqu'à l'ouverture d'une enquête indépendante sur la mort d'une vingtaine de personnes, dimanche 26 mars 2006, dans une mosquée chiite de la capitale tuées lors d'un raid de l'armée américaine.

Vendredi 31 mars 2006 : La journaliste américaine "freelance", Jill Carroll, travaillant pour le quotidien américain "The Christian Science Monitor", enlevée à Bagdad le 7 janvier 2006, a été libérée jeudi 30 mars 2006. ** Plus de 3 mois après les élections générales du 15 décembre 2005, le gouvernement irakien n'a toujours pas été formé. Une réunion qui devait se tenir jeudi 30 mars 2006 a été annulée en raison de "divergences". Le premier ministre sortant, et candidat à sa succession, le chiite Ibrahim Jaafari, a accusé Washington, dans une interview publiée par le quotidien "New York Times", "d'ingérence" dans la vie politique irakienne, ajoutant que le président George W. Bush aurait fait savoir "la majorité chiite irakienne qu'il ne voulait pas de M. Jaafari à la tête du prochain gouvernement". ** Une avocate, Maimouna Al-Hamdani, a été abattue de plusieurs balles par des inconnus dans le centre de Bassorah.



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