Samedi 1er novembre 2003 : Après une
décision de justice qui a donné raison à un
dirigeant muslman, chef du parti "Union des
Musulmans d'Italie" et ordonné le retrait
de tous les crucifix dans une école publique de
la province de l'Aquila, à une centaine de km de
Rome, le Pape Jean-Paul II qui a reçu les
ministres de l'Intérieur de l'Union européenne,
a averti que "le retrait des symboles
évoquant le patrimoine religieux d'une société
est peu démocratique et facteur de
conflit". Le tribunal avait argumenté ainsi
sa décision : "La présence du symbole de
la croix (...) manifeste la volonté sans
équivoque de l'Etat, lorsqu'il s'agit de
l'école publique, de placer la religion
catholique au centre de l'univers, comme une
vérité absolue, sans montrer le moindre respect
pour le rôle joué par les autres expériences
religieuses et sociales dans le développement de
l'humanité" provoquant l'indignation de
l'Eglise catholique. Le cardinal Camillo Ruini,
président de la Conférence épiscopale
italienne a pour sa part indiqué que "Le
crucifix doit rester un symbole de l'identité de
notre pays". Le ministère de l'Education a
déposé un recours contre cette décision. Les
symboles de la foi catholique sont autorisés en
Italie selon des lois datant de 1924 et 1927.
Mercredi 5 novembre 2003 : Le
président russe Vladimir Poutine a quitté mardi
soir la Russie pour un voyage d'état de 48
heures en Italie pour assister au sommet Union
européenne / Russie. Il devrait également
rencontrer mercredi soir le Pape Jean-Paul II qui
a émis le souhait de pouvoir effectuer une
visite pastorale en Russie. Voyage que ne peut
lui promettre le président russe en raison des
divergences persistantes entre l'Eglise orthodoxe
russe et l'Eglise catholique.
Jeudi 6 novembre 2003 : Ouverture
à Rome du sommet Union européenne / Russie en
présence du président russe Vladimir Poutine.
Le porte-parole de la Commission européenne a
prévenu que le président russe devra
s'expliquer devant les 15 sur l'affaire du groupe
pétrolier Ioukos. Dans une conférence de presse
mercredi, le président Poutine a réaffirmé
qu'il n'avait aucune intention de revenir sur les
privatisations.
Vendredi 7 novembre 2003 : Lors du
12ème sommet Union européenne / Russie qui
s'est ouvert à Rome, le président russe
Vladimir Poutine qui s'exprimait sur le dossier
tchétchène, face aux nombreuses critiques
européennes, a fustigé les Européens les
accusant "de ne pas avoir assez fait pour
l'aider à lutter contre le terrorisme". Le
chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi,
a quant à lui accusé la presse européenne
"de continuer à colporter des
légendes" (sur la Tchétchénie). Dans une
déclaration commune l'Union européenne et la
Russie "jugent souhaitables de travailler
ensemble pour que Moscou puisse rejoindre l'OMC
(Organisation Mondiale du Commerce) d'ici la fin
2004."
Samedi 8 novembre 2003 : La Commission européenne a fait
savoir vendredi, après les propos du chef du
gouvernement italien Silvio Berlusconi, prenant
ouvertement la défense du président russe
Vladimir Poutine quant à l'affaire du groupe
pétrolier Ioukos et la question tchétchène
qu'elle ne partage pas l'avis de Silvio
Berlusconi qui avait accusé la presse
européenne "de continuer à colporter des
légendes". Selon le philosophe français André Glucksmann,
l'attitude de Silvio Berlusconi qui s'identifie
à un chef d'état qui a rasé pour la première
fois depuis 1944 une capitale de 400 000
habitants, à savoir Grozny en Tchétchénie,
n'est pas en son honneur. Le dernier ayant été
à faire cela, fut Hitler". Le Comité des
Droits de l'homme de l'ONU s'est quant à lui
déclaré très inquiet quant à la situation des
droits humains en Tchétchénie. Selon un membre
du Comité, les tortures, les exécutions, les
crimes, les viols et les violations des droits de
l'homme semblent avoir été commis avec une
bonne dose d'impunité". Le comité de l'ONU
a demandé à la Russie d'enquêter sur tous les
cas d'exécutions sommaires, de disparitions
forcées et de tortures et de poursuivre les
coupables. Le président du Parlement européen, Pat Cox, a
dénoncé l'absence de toute référence à la
Tchétchénie dans la déclaration finale du
Sommet Union européenne / Russie. Plus de
détails : Voir notre
édition du 6 octobre ; la deuxième guerre de Tchétchénie ; Tchétchénie, la guerre oubliée ; chronologie de la guerre en
Tchétchénie ; FIDH : La normalisation, un discours
de dupe ; Comité Tchétchénie Paris.
Mardi 18 novembre 2003 : Le premier
ministre israélien Ariel Sharon est en visite
depuis lundi dans le pays. Il doit rencontrer
mardi soir le chef du gouvernement, Silvio
Berlusconi et mercredi le président Carlo Azeglio Ciampi. Après
les attentats qui ont frappé samedi deux
synagogues à Istanbul, des mesures de sécurité
exceptionnelles ont été prises. La visite à la
synagogue de Rome a été annulée. Ariel Sharon
a confirmé qu'une rencontre avec le premier
ministre palestinien Ahmed Qoreï allait être
organisée "dans les prochains jours".
Le porte-parole d'Ariel Sharon a précisé que le
premier ministre entend "souligner le lien
entre les attaques terroristes et la campagne de
dénigrement contre Israël qui, sous prétexte
de dénoncer la politique israélienne, remet en
cause l'existence de l'Etat juif et couvre
l'antisémitisme". Un haut responsable
proche du cabinet du premier ministre Ariel
Sharon a écarté lundi "toute idée de
démantèlement des colonies illégales à ce
stade" estimant qu'une "telle mesure
serait comprise comme un cadeau au
terrorisme". Plusieurs centaines d'Italiens
ont manifesté lundi soir à Rome pour protester
contre la venue du premier ministre israélien. ** Les
funérailles nationales des 19 soldats italiens
tués lors de l'attentat de Nassiryiah le 12
novembre dernier ont été organisées mardi à
Rome.
Mercredi 19 novembre 2003 : Le ministre
de l'Intérieur, Giuseppe Pisanu, a annoncé
mardi avoir procédé à l'expulsion d'un imam
sénégalais, Abdoul Mamour, "pour
activités en lien avec des réseaux
terroristes". L'imam avait prédit les
attentats de Nassiryiah dès octobre. 6 Marocains
et 1 Algérien, ont également subi la même
mesure pour "être signalés pour activité
de prosélytisme et de soutien à des
organisations terroristes d'origine
islamistes". Le ministre de l'Intérieur a
décrété l'expulsion immédiate de ces 8
personnes parce qu'il "représente un danger
pour la sécurité de l'Etat et une perturbation
pour l'ordre public". L'épouse de l'iman,
une Italienne convertie à l'Islam, a dénoncé
"une injustice" et devrait le rejoindre
prochainement à Dakar avec ses 4 enfants.
Jeudi 20 novembre 2003 : En visite
à Rome, le premier ministre israélien Ariel
Sharon a rejeté les critiques du Pape Jean-Paul
II qui avait déclaré dimanche à la prière de
l'Angelus, que "la construction d'un mur
entre le peuple israélien et le peuple
palestinien est vue par beaucoup comme un nouvel
obstacle sur la route conduisant à une
cohabitation pacifique. En réalité, la Terre
sainte n'a pas besoin de murs mais de
ponts". Ariel Sharon n'a pas inscrit dans
son voyage une rencontre avec le Pape alors que
son agenda lui permettait. Et le Pape d'ajouter
qu'il aurait accepté de rencontrer le premier
ministre israélien si celui-ci en avait fait la
demande.
Mercredi 26 novembre 2003 : La FAO
(Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture) a publié mardi
à Rome son rapport annuel 2003, intitulé "L'état de
l'insécurité alimentaire dans le monde
2003", selon lequel 1 personne
sur 7 ne mange pas à sa faim dans le monde soit
840 millions de personnes. Après avoir
régressé de 37 millions au cours de la
première moitié des années 1990, le nombre de
personnes sous-alimentées dans les pays en
développement a augmenté de 18 millions au
cours de la seconde moitié.
Vendredi 28 novembre 2003 : Arrivé
mardi à Rome pour une visite de 4 jours, le
Dalaï Lama participe (27 au 30 novembre) au
4ème sommet des Prix Nobel de la Paix. Le Pape
Jean-Paul II a reçu jeudi sa Sainteté Tenzin
Gyatso, le quatorzième Dalaï Lama, prix
Nobel de la paix 1989, chef spirituel tibétain.
Il a renouvelé son souhait de "voir le
Tibet devenir autonome et non indépendant."
Aucune rencontre n'est prévue avec le chef du
gouvernement italien Silvio Berlusconi.